Une grave agression sur la voie publique à Taza, visant une femme de 25 ans, demeure le fait divers le plus suivi par l’opinion publique et les associations de défense des droits des femmes, tandis que la ville entière reste sous le choc.
La jeune épouse, qui avait osé demander le divorce de son ex-mari après une longue période de violences conjugales, dans le cadre d’un mariage imposé à la suite d’un viol et d’une grossesse non désirée, a été brutalement attaquée par celui-ci, armé d’un couteau. Il l’a défigurée, lui causant des blessures nécessitant 120 points de suture. La scène s’est déroulée en public, sans que les passants puissent intervenir, face au déchaînement de violence d’un homme qui, selon les proches, faisait subir à son ex-épouse des sévices quasi quotidiens, allant jusqu’à la séquestrer et la priver de tout — hormis les mauvais traitements — jusqu’à cette dernière tentative de lui ôter la vie.
Très éprouvée et traumatisée, la jeune femme, prénommée Imane, a trouvé un semblant d’apaisement en apprenant l’arrestation du présumé agresseur et en recevant le soutien de dizaines d’associations ainsi que des milliers de messages de solidarité venus de tout le pays. Elle fait désormais face à un long chemin de soins et de reconstruction.
Réunis autour de la cause d’Imane, les comités de soutien profitent de cette épreuve pour relancer le débat et réclamer des mesures d’urgence de protection des femmes victimes de violences conjugales : textes législatifs plus dissuasifs dans le cadre de la réforme du Code pénal, ordonnances de protection effectives et peines plus sévères — de plusieurs années de prison — à l’encontre des auteurs de tels actes. Seule une réponse ferme et cohérente permettra de prévenir la répétition de ces violences et de restaurer la confiance des victimes dans la justice.
Par Mounir Ghazali