Plus de la moitié du gouvernement actuel, soit 18 ministres, ont déjà les yeux tournés vers les élections législatives et communales de septembre 2026, au lieu de se consacrer avec sérieux et toute l’attention requise aux affaires urgentes du pays et aux attentes des citoyens, qui espèrent voir l’équipe en place s’occuper enfin des priorités en suspens.
Dans cette liste figurent des noms inattendus, comme celui de Nizar Baraka, leader du parti de l’Istiqlal dans sa circonscription et fief de Larache, entouré de sa garde rapprochée composée de ministres tels que Ryad Mezzour (Commerce et Industrie), Mohamed Abdeljalil dit Kayouh (Transport) et Younes Sekkouri Hjira (Commerce extérieur), avant que le reste de l’équipe ne vienne allonger cette liste appelée à s’étendre dans les prochaines semaines.
Pour le PAM, on retrouve les inévitables Fatima-Zahra Mansouri, numéro un de la formation, ministre de l’Habitat et maire de Marrakech, ainsi que le tout aussi incontournable Mehdi Bensaid, ministre de la Culture et futur candidat pressenti à la direction du parti. À leurs côtés, le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, affiche lui aussi ses ambitions.
Ces candidatures, bien que non exhaustives, montrent à quel point le climat au sein du gouvernement est loin d’être propice à une gestion concentrée et pleinement mobilisée des affaires publiques. D’autant plus que les relations entre les formations de la majorité parlementaire ne sont pas au beau fixe, en raison des enjeux du prochain scrutin. Plusieurs ministres sont déjà en campagne discrète dans les circonscriptions visées, scrutés de près lors de leurs déplacements et prises de parole, afin de s’assurer que les moyens de l’État ne soient pas utilisés à des fins partisanes.
Au PAM, où la bataille pour le partage des circonscriptions entre candidats déclarés fait déjà rage, cette course s’annonce comme l’une des plus intéressantes à suivre et à décrypter. Le parti nourrit en effet l’ambition ferme de prendre les rênes de l’exécutif et d’écarter son chef actuel, Aziz Akhannouch, laissant entendre qu’au sein de cette formation, il n’est plus question que de cette perspective.
Par Jalil Nouri