L’année 2024 restera gravée comme la plus meurtrière sur les routes migratoires entre l’Afrique et l’Espagne. Selon le rapport « Monitoreo del derecho a la vida – año 2024 » de l’ONG espagnole Caminando Fronteras, plus de 10 457 migrants ont perdu la vie en tentant de rejoindre les côtes espagnoles. Ce chiffre alarmant correspond à une moyenne de 30 morts par jour, révélant l’ampleur dramatique de cette crise humaine.
Des routes de la mort
Parmi ces victimes, 421 femmes et 1 538 enfants figurent parmi les décomptes tragiques. Les routes migratoires en mer Méditerranée et dans l’Atlantique se sont révélées particulièrement mortelles. La route de l’Atlantique, reliant Agadir et Dakhla au Maroc jusqu’aux côtes de la Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie, est désignée comme la plus dangereuse au monde, ayant causé la mort de 9 757 personnes.
Les tentatives de traversée depuis le Maroc vers l’Espagne ont également coûté la vie à 984 migrants :
- 110 victimes sur la route du détroit de Gibraltar,
- 73 victimes sur la route de la mer d’Alboran,
- 801 victimes sur la route Agadir-Dakhla.
Les causes d’une hécatombe
Le rapport de Caminando Fronteras pointe une série de facteurs aggravants :
- L’omission du devoir de secours en mer,
- La priorité accordée au contrôle des frontières au détriment du droit à la vie,
- L’externalisation des responsabilités migratoires dans des pays insuffisamment équipés,
- La criminalisation des organisations humanitaires,
- La précarité extrême des migrants, qui les pousse à prendre des risques insensés.
Cette crise humanitaire interpelle sur l’urgence d’un changement radical dans les politiques migratoires, où la préservation de la vie humaine doit redevenir une priorité.
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