2026 : la Gen Z laisse sa marque

Aucun récapitulatif sérieux des événements politiques et sociaux de l’année qui s’achève ne saurait être légitime sans évoquer l’émergence du mouvement de contestation sociale de la Gen Z. Un mouvement dont les manifestations, aujourd’hui retombées dans l’oubli médiatique, auront néanmoins permis d’engranger des avancées notables.

Malgré des débordements, certains dérapages et un bilan parfois douloureux, les Marocains resteront redevables à cette jeunesse descendue dans la rue à travers tout le pays. Elle a contribué à recentrer les priorités des pouvoirs décisionnels sur des secteurs touchant directement à la vie quotidienne des citoyens, au premier rang desquels la santé et l’éducation, deux piliers qui bénéficient, pour l’année qui s’ouvre, des budgets les plus conséquents jamais alloués.

Certes, ce mouvement a souffert de nombreuses insuffisances : absence de structuration, manque de leadership clairement identifié, flou persistant autour de l’identité de certains animateurs supposément établis à l’étranger. Mais, malgré ses improvisations et sa part de naïveté, la Gen Z a porté une détermination réelle à provoquer un changement dans la gestion des affaires publiques.

Aujourd’hui reléguée au second plan, cette mobilisation aura eu le mérite de produire un véritable électrochoc, inattendu par les autorités par son ampleur et son empreinte. Et ce, sans jamais menacer la stabilité du pays ni porter atteinte aux institutions ou aux fondements sacrés de la Nation. Les incidents graves survenus en marge de certaines manifestations, souvent imputables à des délinquants opportunistes, ne sauraient occulter l’essence du mouvement.

Aux yeux de l’opinion publique, malgré des sorties nocturnes parfois violentes, rarement suivies de poursuites, les manifestations de la Gen Z resteront avant tout un cri du cœur et de raison. Celui d’une jeunesse aspirant pacifiquement à une meilleure prise en compte des attentes et des préoccupations de l’ensemble des citoyens, jeunes et moins jeunes, nombreux à avoir accompagné ce sursaut générationnel.

Par Jalil Nouri