L’Association de lutte contre le sida (ALCS) a lancé un appel urgent pour renforcer les ressources consacrées à la lutte contre le VIH au Maroc, alertant sur les conséquences du recul mondial des financements qui menace directement les acquis réalisés au cours des dernières décennies.
Dans un communiqué, l’ALCS souligne que les progrès enregistrés dans la prévention et la prise en charge du VIH ont été rendus possibles grâce à un ensemble de leviers essentiels : le dépistage communautaire, les stratégies de réduction des risques, le développement de centres spécialisés, la gratuité des traitements antirétroviraux, ainsi que l’introduction de moyens de prévention innovants comme la PrEP. Autant de avancées aujourd’hui fragilisées par un contexte financier de plus en plus contraignant.
Au Maroc, près de 23.500 personnes vivent actuellement avec le VIH. La couverture du traitement antirétroviral atteint 77 %, un taux parmi les plus élevés de la région. De plus, la transmission du virus de la mère à l’enfant a significativement reculé grâce à l’élargissement du dépistage systématique chez les femmes enceintes. Toutefois, l’épidémie demeure concentrée au sein des populations les plus vulnérables, nécessitant des actions ciblées, continues et adaptées.
L’ALCS met en garde : toute baisse du financement du Fonds mondial aurait un impact immédiat sur les programmes de prévention, de dépistage et d’accompagnement des personnes vivant avec le VIH au Maroc. Ces dispositifs, souvent portés par le tissu associatif, sont directement dépendants des financements internationaux pour maintenir leur niveau d’intervention.
Face à cette situation préoccupante, l’association appelle à sécuriser les financements actuels, à doter les associations des outils nécessaires au dépistage et à la prévention, à renforcer l’implication des collectivités territoriales et des municipalités dans les programmes communautaires, et à mobiliser davantage le secteur privé afin qu’il contribue à l’effort national.
L’ALCS rappelle, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, que la bataille est loin d’être gagnée et qu’un relâchement pourrait réduire à néant des progrès patiemment construits depuis près de quarante ans.
Sur le plan international, la situation inquiète : lors de sa dernière réunion à Johannesburg, le Fonds mondial n’a réussi à mobiliser que 11,34 milliards de dollars, soit 4 milliards de moins que l’objectif fixé. Un recul majeur qui, selon les estimations internationales, pourrait provoquer des millions de nouvelles infections évitables, une hausse des décès liés au sida et un affaiblissement généralisé des systèmes de santé.
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