La Chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel d’El Jadida a rendu, mardi 9 septembre 2025, son verdict dans l’affaire qui avait profondément choqué l’opinion publique locale et nationale depuis avril dernier. Les deux principaux accusés ont été condamnés à 15 ans de réclusion criminelle chacun, soit un total de 30 ans de prison, pour des faits de kidnapping, viol avec violence et vol sous la menace d’arme blanche.
Le drame remonte au dimanche 13 avril 2025. Deux étudiantes de l’université Chouaïb Doukkali attendaient un véhicule réservé via l’application de transport « InDrive », devant la faculté des sciences d’El Jadida. La voiture qui s’est arrêtée à leur hauteur s’est avérée être un guet-apens. Sous la menace d’armes blanches, les deux jeunes femmes ont été forcées de monter à bord, avant d’être conduites dans la forêt de Boulabdia, sur la route de Zaouia Sidi Ismaïl.
Dans ce lieu isolé, elles ont subi de violentes agressions sexuelles et physiques. Les cris des victimes ont alerté un citoyen, qui a immédiatement prévenu la gendarmerie royale. Une patrouille de Sidi Ismaïl est intervenue rapidement, mais les agresseurs, avant de prendre la fuite, ont à nouveau violenté les étudiantes et dérobé leurs téléphones portables.
Grâce aux investigations minutieuses et à l’exploitation des images de vidéosurveillance installées aux abords de la faculté, les enquêteurs sont parvenus à identifier les deux suspects en un temps record. Placés en garde à vue sur ordre du parquet, ils ont été confrontés aux témoignages des victimes, confirmant leur implication.
Déférés devant la justice, les deux mis en cause ont été poursuivis pour enlèvement, viol aggravé et vol avec violence. Le procès, suivi avec une attention particulière par la société civile et les milieux universitaires, a abouti à une lourde condamnation : 15 ans de prison ferme chacun.
Ce jugement illustre la fermeté des juridictions marocaines face aux crimes visant les femmes, en particulier dans un cadre aussi sensible que celui des étudiantes universitaires. Il constitue également un avertissement sévère contre l’instrumentalisation des applications de transport pour commettre des délits.
Ils méritent 20 ans chacun sans possibilité de bénéficier de grâce.