Le projet de tunnel sous-marin reliant Punta Paloma, en Espagne, à Punta Malabata, au Maroc, avance à grands pas après des années de planification et de discussions. Prévu pour être achevé avant la Coupe du Monde 2030, que le Maroc co-organisera avec l’Espagne et le Portugal, ce tunnel pourrait transformer les relations entre les deux nations et renforcer les liens entre l’Union européenne et le Maghreb.
Selon des sources espagnoles et britanniques relayées par Barlamane, l’achèvement du tunnel Espagne-Maroc est désormais prévu pour 2030. S’étendant sur 38,5 kilomètres, dont 27,7 kilomètres sous-marins, ce tunnel devrait relier Punta Paloma, près de Tarifa, à Tanger au Maroc. La Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA) assure que ce projet favorisera le développement des réseaux de transport entre les deux pays et créera un espace de coopération sans précédent entre l’Union européenne et le Maghreb.
Le 6 novembre, la SECEGSA a signé un contrat de location avec TEKPAM Ingeniería, une société basée à Madrid, incluant une option d’achat de quatre sismomètres des fonds marins. Ces équipements permettront de réaliser des études approfondies du détroit de Gibraltar, garantissant la sécurité et la viabilité du tunnel. Conçu avec trois tubes distincts – deux pour le transport ferroviaire de passagers et de marchandises, et un troisième dédié à la sécurité et aux services – le tunnel pourrait accueillir jusqu’à 12,8 millions de passagers par an.
L’idée de relier l’Europe et l’Afrique à travers le détroit de Gibraltar remonte aux années 1930, principalement initiée par l’Espagne. À l’époque, les ingénieurs avaient étudié la géologie du détroit mais se heurtaient à des roches extrêmement dures, rendant la construction difficile. La proposition de tunnel préfabriqué en béton, fixé au fond marin par des câbles, a finalement permis de surmonter ces obstacles techniques, ouvrant la voie au projet actuel.
La réalisation de ce tunnel pourrait avoir des répercussions majeures sur les économies espagnole et marocaine. En facilitant le transport de personnes et de marchandises, il renforcera le commerce bilatéral et attirera des investissements étrangers. De plus, ce lien physique pourrait stimuler le tourisme, offrant des possibilités inédites pour les voyageurs souhaitant explorer les deux continents sans passer par les liaisons aériennes traditionnelles.
Malgré son potentiel immense, le projet de tunnel Espagne-Maroc n’est pas exempt de défis. Les aspects financiers, techniques et environnementaux nécessitent une attention constante. La coordination entre les deux pays et les partenaires internationaux est cruciale pour assurer le respect des délais et des normes de sécurité. De plus, la protection de l’écosystème marin du détroit de Gibraltar demeure une priorité pour minimiser l’impact environnemental du tunnel.
Le tunnel sous-marin Espagne-Maroc représente une avancée technologique et une opportunité unique de renforcer les liens entre l’Europe et l’Afrique. Prévu pour être livré avant la Coupe du Monde 2030, ce projet ambitieux symbolise la coopération internationale et le progrès infrastructurel. Si les défis actuels sont surmontés avec succès, ce tunnel pourrait devenir un modèle pour d’autres projets de connectivité intercontinentale, ouvrant une nouvelle ère de collaboration et de développement économique entre les deux rives du détroit de Gibraltar.
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