Ils sont six ministres, ou presque, des secrétaires d’État figurant sur la liste du gouvernement Akhannouch II nommé le 23 octobre dernier, qui naviguaient à vue depuis cette date, ne sachant pas quelles étaient leurs attributions et, parfois, ne disposant même pas de bureaux. Les plus chanceux, au nombre de trois, avaient régularisé leur situation plus tôt, tandis que trois autres viennent tout juste d’obtenir le feu vert pour entamer leurs activités, quatre mois plus tard, après la publication au Bulletin officiel des décisions prises par leurs ministres.
Il s’agit respectivement de Omar Hejira, secrétaire d’État au commerce extérieur, adoubé par Abdessamad Kaiouh du même parti, l’Istiqlal ; d’Abdeljabar Rachidi, secrétaire d’État chargé de l’Insertion sociale, sous la tutelle de Naima Benyahia ; et enfin, pour boucler la composition du gouvernement, d’Adib Benbrahim, secrétaire d’État à l’Habitat, sous la ministre Fatima-Zohra Mansouri, qui chapeaute le super-ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville. Comme leurs collègues, ces ministres se sont montrés peu pressés de signer le sésame permettant à leurs secrétaires d’État d’entamer leur mission. Ces derniers ont finalement dû se plaindre auprès de leur chef, Aziz Akhannouch, qui a débloqué la situation en recommandant de rattraper le temps perdu.
Durant cette période d’attente, bien que rémunérés, les six secrétaires d’État n’ont pas assisté aux conseils des ministres présidés par le roi, dont ils sont dispensés, contre leur gré. Cependant, ils étaient présents aux conseils de gouvernement, bien que sans attributions claires, sans programme de travail, bref, sans visibilité.
Cette fâcheuse habitude, typiquement marocaine, mérite d’être prise en compte lors de la formation du prochain gouvernement, afin de corriger ces dysfonctionnements. Il est essentiel d’éviter que des secrétaires d’État ne se retrouvent à se tourner les pouces dans l’antichambre du gouvernement pendant plusieurs mois aux frais du contribuable, devenant ainsi la risée générale avant même de pouvoir démontrer leur utilité.
Par Jalil Nouri
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