La machine judiciaire tourne enfin contre les prédateurs de l’argent public. Ce mardi, la Chambre des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès a rendu son verdict dans une affaire retentissante de corruption et de dilapidation de fonds publics. Le principal accusé, (A.J), chef du service du budget et des marchés à la Wilaya de la région Fès-Meknès, a été condamné à 5 ans de prison ferme et à une amende de 100 000 dirhams.
Ce jugement marque un signal fort envoyé aux gestionnaires indélicats et illustre que l’assainissement des institutions publiques est bel et bien en marche. Cette affaire n’est pas un cas isolé, mais s’inscrit dans une série d’enquêtes visant à éradiquer les réseaux de corruption enracinés dans l’administration.
Aux côtés du fonctionnaire condamné, deux entrepreneurs impliqués ont également été lourdement sanctionnés : (K.A) écope de 4 ans de prison et d’une amende de 50 000 dirhams, tandis que (A.B) est condamné à 18 mois de prison ferme et 30 000 dirhams d’amende. Trois autres prévenus, poursuivis en liberté, ont toutefois été acquittés.
Le chef du service, placé en détention préventive depuis plusieurs mois, faisait face à de graves chefs d’accusation : détournement et dilapidation de fonds publics, faux et usage de faux, favoritisme dans les marchés publics, et abus de pouvoir. Ses complices, quant à eux, étaient poursuivis pour corruption, complicité de détournement de fonds publics, falsification de documents officiels et élimination de concurrents dans les appels d’offres.
Cette affaire a éclaté suite à une plainte déposée par un traiteur local, qui a dénoncé de graves irrégularités dans la gestion des marchés de restauration de la Wilaya. Le parquet a alors saisi la brigade régionale de la police judiciaire, qui a mené une enquête fouillée et mis au jour un réseau de manipulation de marchés publics.
Ce procès n’est que la première étape. D’autres dossiers similaires sont en cours d’instruction. Le message est clair : les temps de l’impunité sont révolus.