Dans un verdict rendu tard dans la nuit de lundi, la chambre des crimes financiers du tribunal de Rabat a condamné un baron de la drogue notoire de la région de Gharb à une peine de six ans de prison ferme, accompagnée d’une amende de 80 millions de centimes (800 000 dirhams) et d’une indemnisation de 9,7 millions de dirhams en faveur de l’administration des douanes. Ce trafiquant avait été arrêté par la gendarmerie après une longue période de cavale.
L’affaire s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre le trafic international de drogue et la corruption. En mars 2023, quatre gendarmes avaient déjà été condamnés pour des faits similaires, avec des peines allant de trois à cinq ans d’emprisonnement pour leur implication dans un réseau de trafic de stupéfiants. Ces derniers étaient soupçonnés d’avoir facilité les activités de contrebande, notamment depuis les plages de Mehdia, Moulay Bousselham et Benmansour.
Les dernières condamnations visent non seulement le baron, mais aussi d’autres acteurs impliqués, dont un adjudant-chef ayant dirigé le centre de la gendarmerie de Kénitra, condamné à cinq ans de prison et une amende de 300 000 dirhams. Son adjoint, ainsi que deux autres gendarmes, ont écopé de peines similaires, incluant des amendes pour leurs liens supposés avec ce réseau criminel.
L’enquête menée par la brigade nationale a révélé des connivences entre les responsables de la gendarmerie et certains barons de la drogue, confirmées par des écoutes téléphoniques et des confrontations qui ont mis en lumière la profondeur des liens entre les gendarmes et les trafiquants.
Cette affaire marque un précédent dans la lutte contre le crime organisé et la corruption, illustrant la détermination des autorités à poursuivre tous les responsables, quel que soit leur rang.