Entamé depuis des années, l’éloignement des Marocains des médias traditionnels s’accentue, selon une étude crédible de l’Institut britannique Reuters, qui affirme que les Marocains ont acté définitivement le divorce avec la presse écrite, la radio et la télé pour s’informer, leur préférant les sources sur internet, leur paraissant plus accessibles, plus lisibles, en temps réel et moins fastidieuses à déchiffrer.
Selon les chiffres publiés par cette étude, pas moins de 78 % des Marocains ne s’informent plus sur les supports classiques, et encore moins sur les plus étatiques d’entre eux.
Ce facteur, encouragé par la vitesse de la circulation de l’information sur le digital, sonne le glas désormais des médias classiques, appelés à revoir leurs méthodes.
L’avènement de l’âge de l’intelligence artificielle vient également compliquer la donne, ouvrant d’autres nouvelles portes d’accès à l’information et à sa compréhension, et rendant la tâche de la presse écrite, de la radio et de la télé encore plus difficile, voire vouée à un avenir incertain.
Le business model de ces supports classiques est également frappé en plein vol par la nouvelle donne, en raison de l’appauvrissement des recettes publicitaires, avec un marché jouant largement en faveur du digital, comme l’assure la tendance actuelle, et dans une moindre mesure au profit du secteur du hors-média.
À l’instar d’autres pays, la presse marocaine vit une crise sans précédent du lectorat et de la manne publicitaire, ne s’accrochant plus que grâce au soutien des pouvoirs publics et aux campagnes publicitaires des annonceurs de complaisance.
Le débat engagé sur cette réalité se déroule sous nos yeux au quotidien, avec une presse ne devant sa survie qu’au compte-gouttes, sans pouvoir stopper l’hémorragie.
Par Jalil Nouri