Obtenir un simple rendez-vous en préfecture relève aujourd’hui, pour de nombreux étrangers en France, d’un véritable parcours du combattant. Face aux lenteurs administratives et à l’engorgement des plateformes de prise de rendez-vous, un marché parallèle s’est discrètement imposé : celui des intermédiaires privés qui monnayent ce qui devrait être un droit fondamental.
Des sociétés comme « Pôle Démarches » ou « Démarche Française » proposent aux demandeurs de titres de séjour des créneaux… en échange de sommes astronomiques. « 800 euros pour obtenir un rendez-vous », témoigne un demandeur. D’autres racontent avoir déboursé jusqu’à 1 700 euros pour constituer un dossier de naturalisation… en vain. Refus de dossier, aucun recours, aucun remboursement. « Ces sociétés n’y connaissent rien ! », s’insurge la présidente d’une association d’aide aux migrants, dénonçant un véritable racket institutionnalisé.
Pourtant, ces entreprises opèrent en toute légalité, installées dans les plus grandes villes de France, sous couvert de services à la personne. Un vide juridique et un silence complice que les autorités françaises semblent accepter, se contentant d’inviter les victimes à porter plainte… dans un labyrinthe administratif qui décourage d’avance les plus vulnérables.
La réalité est accablante : des milliers d’étrangers, souvent en situation de grande précarité, se retrouvent pris au piège d’un système défaillant où l’accès à un service public gratuit est capté par des entreprises privées avides de profits.
Pendant ce temps, les préfectures restent silencieuses, et les gouvernements successifs se contentent d’un immobilisme choquant, laissant prospérer un trafic d’un nouveau genre sur les ruines du droit.
Il est urgent de dénoncer ce scandale. Car dans une démocratie digne de ce nom, l’accès aux droits fondamentaux ne devrait jamais être mis aux enchères.
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