Le violent séisme qui a frappé le Maroc, faisant plus de 2 000 victimes, bilan provisoire, n’a épargné personne, pas même ceux qui étaient venus pour le football. Tom Saintfiet, sélectionneur belge de la Gambie âgé de 50 ans, était à Marrakech avec son équipe pour un match international. L’entraîneur s’est confié au journal 7 sur 7 sur cette nuit d’horreur, décrivant la terreur et le chaos qui ont suivi la secousse.
“Hier, à 23 heures heure locale, j’étais allongé dans mon lit quand un choc violent m’a secoué. J’ai d’abord cru que quelqu’un frappait à ma porte. Ensuite, j’ai pensé à un avion s’écrasant sur l’hôtel, sachant sa proximité avec l’aéroport,” se remémore-t-il, encore sous le choc. “Cela a semblé durer une éternité, bien que ce ne fut que 30 secondes. Je me suis précipité dehors, vers la piscine. Tout le monde était là – les joueurs, le staff et d’autres touristes. Nous avons fini par dormir à cet endroit. »
Malgré la tragédie, la Confédération Africaine de Football (CAF) a pris la décision surprenante de maintenir le match contre le Congo. Une décision qui n’a pas été bien reçue par Saintfiet et son équipe. « Il est difficile d’envisager de jouer à un moment pareil. C’est comme être plongé dans un film d’horreur; le football est le dernier de nos soucis,” explique-t-il. “Nous avons un match crucial à jouer, mais dans de telles circonstances, comment peut-on se concentrer sur le jeu? »
La pression est palpable. Pour l’équipe de la Gambie, une victoire ou un match nul pourrait signifier une qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Mais avec un tel traumatisme, jouer semble déplacé. « Par respect pour les victimes, leurs familles et le personnel médical, ce match aurait dû être reporté, » insiste Saintfiet. « Pourquoi ne pas le jouer en octobre? Nous aurions pu nous qualifier à ce moment-là. Mais malheureusement, ce n’est pas à nous de décider. »
Il est important de noter que l’équipe adverse, le Congo-Brazzaville, est également coachée par un Belge, Paul Put, 67 ans. Il a partagé brièvement ses sentiments à l’agence Reuters : “Tout le monde dans notre équipe est sain et sauf, mais le choc est bien présent. La concentration est difficile. Comme les autres, nous avons dormi dehors, près de la piscine. C’est une expérience terrifiante que nous ne sommes pas près d’oublier.”
Ce tremblement de terre met en lumière la vulnérabilité humaine face aux forces de la nature, et pose la question de la pertinence de maintenir des événements sportifs en plein milieu d’une telle catastrophe.