Le soleil a éclairé Marrakech ce dimanche, deux jours après le tremblement de terre dévastateur, révélant une ville en état d’alerte. De nombreux Marrakchis ont choisi de dormir à l’extérieur, craignant une autre secousse. Avec un bilan provisoire annoncé samedi soir de 2012 morts et 2059 blessés, dont beaucoup dans un état grave, la tension est palpable.
Samira, mère de famille : « La peur est plus grande que tout. Même si notre maison semble intacte, comment savoir si elle ne s’effondrera pas lors de la prochaine secousse? J’ai préféré installer mes enfants dans le parc, à la belle étoile. La sécurité de ma famille passe avant tout. »
Ahmed, commerçant : « J’ai vu des bâtiments s’effondrer, des gens crier… C’était terrifiant. Je n’oublierai jamais ce bruit, ce chaos. Depuis le séisme, je dors à côté de mon magasin sur la place Jemaa el-Fna. Je ne peux pas prendre le risque de rentrer chez moi. Qui sait si mon bâtiment résistera à une autre secousse? »
Younes, sans-abri : « Je dors habituellement dans les rues, c’est ma réalité. Mais cette nuit était différente. Les parcs étaient remplis de familles, de personnes qui, comme moi, cherchaient un endroit sûr pour se reposer. Le tremblement de terre a nivelé nos différences, au moins pour une nuit. »
Marrakech, surnommée la « ville ocre », est en état de choc. Les habitants attendent anxieusement les évaluations des dégâts et espèrent que le pire est derrière eux. Mais une chose est sûre : la solidarité et l’esprit de communauté n’ont jamais été aussi présents.