L’annonce récente par laquelle le Maroc a, avec tact et diplomatie, décliné l’assistance française à la suite du tremblement de terre dévastateur d’Al Haouz a remis sur le devant de la scène le dégel diplomatique qui persiste entre les deux nations. Le tremblement de terre, bien que tragique en lui-même, est devenu le tremplin d’un débat plus large en France concernant la gestion de la diplomatie par le président Emmanuel Macron.
Depuis quelque temps, la presse française se concentre essentiellement sur ce refus d’aide. Plusieurs analystes et journalistes estiment que la diplomatie française est mal gérée sous la houlette de Macron. L’Espagne, qui dans le passé occupait le Sud marocain, a franchi une étape décisive en reconnaissant la marocanité du Sahara. Cette décision a non seulement renforcé ses liens avec le Maroc, mais a aussi placé l’Espagne dans une position stratégique favorable au sein de l’Afrique du Nord. La France, en revanche, maintient une position plus réservée sur cette question. Ce choix, plutôt étonnant, s’inscrit en contraste avec l’importance des enjeux économiques, politiques et culturels que la France a au Maroc. Historiquement, la France a toujours entretenu des relations solides avec le Maroc, se traduisant par des investissements majeurs, des échanges commerciaux intenses et une interdépendance économique croissante. De plus, le Maroc sert de porte d’entrée pour la France vers l’Afrique, renforçant ainsi son influence sur le continent. En ne prenant pas position clairement, la France risque non seulement de perdre sa prééminence économique et stratégique au Maroc, mais aussi de créer un écart grandissant entre les deux nations, ce qui pourrait compromettre des décennies de coopération fructueuse.
Selon « Maghreb Intelligence », une tension palpable existe entre le président Macron et le Roi Mohammed VI, alimentée par la diplomatie perçue comme maladroite de Macron. Cette frustration trouve son origine dans une conversation téléphonique tendue d’il y a deux ans entre les deux dirigeants à propos de l’affaire Pegasus. Macron, avec une réponse considérée comme arrogante, aurait froissé le Roi, connu pour son affection envers la France. Suite à ce manque de respect diplomatique, Mohammed VI aurait abruptement mis fin à l’appel, marquant ainsi une distanciation entre les deux pays.
Un ex-ambassadeur français à Rabat a confié à “Maghreb Intelligence” que le comportement et les déclarations de Macron étaient source de préoccupation pour le souverain marocain. Le penchant de Macron envers l’Algérie, au détriment des appels marocains sur la question du Sahara, contraste fortement avec la position des États-Unis et de l’Espagne.
Alors que le Maroc traverse une période difficile post-séisme, il semble qu’une main tendue de Macron ne soit pas le geste de réconciliation attendu. Beaucoup pensent que ce que le Maroc attend vraiment, c’est le départ de Macron de la présidence française.
Les jours à venir seront déterminants pour les relations franco-marocaines. Il sera crucial de voir si les deux nations parviendront à trouver un terrain d’entente ou si le fossé continuera de s’élargir.