Pour la deuxième fois consécutive, Alberto Núñez Feijóo, leader du Parti populaire et de l’opposition conservatrice en Espagne, n’a pas réussi à obtenir la confiance du parlement, et par conséquent, à accéder à la présidence du gouvernement espagnol en remplacement du socialiste Pedro Sánchez, après n’avoir recueilli que 172 voix en faveur contre 177 voix opposées.
Les règles électorales espagnoles permettent, dans ce cas, à Pedro Sánchez de former un gouvernement mandaté par le roi Felipe VI, puisque son parti est arrivé en deuxième position lors des dernières élections. La défaite de Feijóo a éliminé toute possibilité de former le premier alliance de droite au niveau national entre le Parti populaire et le parti d’extrême droite Vox.
Feijóo a exprimé à plusieurs reprises son désaccord avec la politique étrangère de Sánchez, particulièrement concernant la position de son gouvernement sur le Sahara marocain. Il a promis, en cas de victoire, d’enquêter sur les raisons qui ont poussé le gouvernement précédent à soutenir l’initiative d’autonomie dans le Sahara marocain, en formant une commission parlementaire à cet effet.
Les opposants à la proposition marocaine dans le dossier du Sahara ont misé sur le leader du Parti populaire pour changer cette position, confirmée par le président algérien, Abdelmajid Tebboune, et par le leader du Front Polisario, Ibrahim Ghali.
Sabri El Hou, expert en droit international, a mentionné que Feijóo a échoué à utiliser la révision de la position de l’Espagne sur le Sahara marocain comme une manœuvre pour gagner le soutien de ses opposants. Il considère cet échec comme une déception pour ceux qui avaient misé sur Feijóo et son parti, malgré l’avantage accordé par le roi.
Cependant, le point à comprendre est que la position du gouvernement Sánchez en soutien à la marocanité du Sahara n’est pas seulement une décision partisane, mais plutôt une position enracinée de l’État profond en Espagne, dans le cadre d’un accord international comportant des engagements mutuels dans divers domaines.
Abbas El Wardi, professeur de sciences politiques à l’Université Mohammed V à Rabat, a qualifié le pari des opposants à l’unité territoriale du Maroc, en particulier le régime algérien, sur un gouvernement présidé par le leader du Parti populaire pour soutenir leurs thèses de « pari perdant ».
Il a ajouté que les manœuvres de Feijóo pour séduire les voix opposées à la position espagnole sur le Sahara marocain n’ont pas trouvé d’écho en Espagne, car les deux royaumes misent l’un sur l’autre et maintiennent leurs engagements.
Il a souligné qu’il n’est pas dans l’intérêt de l’Espagne de nuire à ses relations avec le Maroc, qui sont susceptibles de prospérer à l’avenir, et de continuer à développer des ponts de communication et de coopération dans les domaines social, économique, culturel et politique, pouvant culminer avec l’organisation conjointe de la Coupe du Monde 2030 avec le Portugal.