Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a surpris plus d’un en annonçant ce lundi sa volonté de briguer un troisième mandat à la tête de l’Égypte. L’annonce a été faite lors d’un discours retransmis par la télévision nationale, à l’issue d’une conférence se déroulant dans la nouvelle capitale administrative du pays. Il a, lors de cette annonce, exhorté les Égyptiens à faire entendre leur voix et à prendre part activement au scrutin prévu en décembre.
Cela fait dix ans qu’Al-Sissi occupe une place prédominante dans le paysage politique égyptien. Élu en 2014 puis réélu en 2018, il a toujours affirmé agir en écho à la voix du peuple égyptien. Dans son allocution, le président a mis l’accent sur sa vision d’une Égypte politique dynamique et pluraliste. Tout en saluant la diversité des candidatures pour les prochaines élections, il a rappelé que cette diversité constituait une véritable richesse pour la nation.
La décision de se présenter pour un troisième mandat est rendue possible grâce aux modifications constitutionnelles opérées en 2019. Ces changements ont non seulement étendu la durée du mandat présidentiel de 4 à 6 ans, prolongeant de facto le second mandat d’Al-Sissi jusqu’en 2024, mais ont également permis à un président sortant de briguer un troisième mandat. En outre, les élections, initialement prévues pour 2024, ont été avancées à décembre 2023.
Sur le terrain, la réponse à cette annonce ne s’est pas fait attendre. De nombreux Égyptiens ont arboré publiquement leur soutien à al-Sissi, avec des manifestations spontanées dans les rues du Caire où des banderoles et des affiches saluaient sa candidature.
Cependant, la scène politique égyptienne semble s’animer d’une nouvelle effervescence. Plusieurs figures, dont quatre chefs de partis, ont manifesté leur intention de se lancer dans la course présidentielle. Trois d’entre eux auraient même déjà rassemblé les soutiens nécessaires pour officialiser leur candidature.
Réactions de la Population
L’annonce de la candidature d’Al-Sissi pour un troisième mandat a suscité des réactions contrastées au sein de la population égyptienne. Bien que de nombreux partisans aient manifesté leur soutien en descendant dans les rues, le bilan des deux précédents mandats reste un sujet de débat. Si certains louent la stabilité et les avancées socio-économiques obtenues sous sa présidence, d’autres expriment des réserves, évoquant des préoccupations liées aux libertés individuelles et aux défis économiques persistants. Il est donc difficile de trancher quant au niveau global de satisfaction des Égyptiens vis-à-vis de leur président, mais une chose est sûre : les prochaines élections seront le reflet de l’opinion du peuple égyptien sur la direction que doit prendre leur pays.