L’Égypte est actuellement confrontée à une crise inflationniste sans précédent, avec un taux d’inflation en août 2023 atteignant une alarmante valeur de 37,4% en glissement annuel. Cette hausse, qui dépasse de loin la cible de 5 à 9% fixée par la Banque centrale d’Égypte, est un camouflet pour les analystes et une source d’inquiétude pour la population. L’ensemble du panier de biens et de services est touché, avec une inflation alimentaire atteignant un pic vertigineux de 72,7% en août.
Plusieurs facteurs expliquent cette montée en flèche. La hausse des prix mondiaux, notamment des céréales (l’Égypte étant le premier importateur mondial) joue un rôle prédominant. Mais le conflit en Ukraine a également entraîné une dépréciation de la livre égyptienne de 49% entre février 2022 et mars 2023, exacerbant l’inflation importée.
La classe moyenne et la classe aisée sont les plus touchées. Bien que les programmes sociaux, comme Takaful et Karama, offrent une protection, l’inflation dégrade leur efficacité. Ce contexte financier difficile incite le gouvernement à retarder les réformes nécessaires, notamment celles visant à réduire les subventions, ce qui maintient le déficit budgétaire à des niveaux préoccupants.
L’impact sur la balance commerciale est tout aussi inquiétant. Avec une contraction prévue des importations d’environ 9,3 milliards de dollars en 2023, la croissance économique est en péril.
En conclusion, l’Égypte se trouve à la croisée des chemins, devant jongler entre la stabilité de sa monnaie et les demandes du FMI. Une gestion économique rigoureuse est impérative pour atténuer les effets de cette inflation galopante et protéger les citoyens des conséquences dévastatrices sur leur pouvoir d’achat.