En pleine crise entre Israël et le Hamas, alors que les peuples arabes et musulmans manifestent leur mécontentement face à la situation catastrophique à Gaza, l’Algérie se démarque. Le peuple algérien, contrairement à ses voisins, se voit privé de son droit de manifester dans les rues.
La réaction du régime algérien face aux événements tragiques au Proche-Orient est singulière et questionne. Alors que le gouvernement proclame haut et fort son soutien indéfectible à la cause palestinienne, les actes démontrent une autre réalité. Les autorités ont mis en place une interdiction formelle des manifestations de soutien à la Palestine et ont affiché une inaction diplomatique sur la scène internationale.
Cet écart entre les déclarations et les actes est flagrant. Souvenons-nous d’octobre 2022, quand le président Tebboune avait invité les factions palestiniennes à Alger, promettant de les unifier. L’initiative s’était soldée par un échec retentissant. Aujourd’hui, face à la volonté du peuple de manifester son soutien aux Palestiniens, le gouvernement a choisi de stopper tous les moyens de transport public le 13 octobre, empêchant ainsi toute mobilisation.
L’Algérie se singularise en devenant le seul pays arabe et musulman à interdire de telles manifestations, se rapprochant ainsi de la position adoptée par la France. En contraste avec cette posture répressive interne, le Haut conseil de sécurité algérien s’est contenté de condamner les opérations menées à Gaza, sans proposer d’actions concrètes.
Le cœur du problème semble être la peur. Le régime craint que ces manifestations pro-palestiniennes ne se transforment en mouvements de contestation contre lui, à l’image du Hirak de 2019. La peur de perdre le contrôle, la peur d’un peuple qui, bien qu’en solidarité avec la Palestine, pourrait en profiter pour exprimer son mécontentement envers ses propres dirigeants.
Alors que l’Algérie se présente comme le fervent défenseur de la cause palestinienne, son incapacité à agir concrètement et sa répression interne montrent un régime préoccupé avant tout par sa survie, quitte à museler sa population.