Dans l’ensemble du Royaume, les consommateurs font face à une montée en flèche des prix des légumes. La réalité du marché met à rude épreuve le pouvoir d’achat, déjà fragilisé, des citoyens. Cette inflation continue, qui s’étend à l’ensemble de la gamme de légumes y compris les tomates, provoque une inquiétude croissante parmi la population.
Les réseaux sociaux sont devenus le haut-parleur de cette frustration grandissante. Des commentaires tels que « On n’en peut plus ! Pensez aux ménages aux revenus limités », « Nous sommes désormais incapables d’acheter tous les légumes. Notre budget ne nous le permet plus » ou encore « J’espère qu’il pleuvra dans les prochains jours afin que les prix baissent » foisonnent, reflétant le sentiment général d’impuissance face à cette inflation.
Interrogé sur cette situation préoccupante, un professionnel du secteur agricole a évoqué plusieurs facteurs aggravants. Selon lui, les « coûts des légumes ont été affectés par les nombreuses vagues de chaleur qui ont touché de nombreuses régions du Maroc. L’absence de pluie a également provoqué la baisse de la production, la pénurie d’eau et la cherté des engrais ».
Toutefois, derrière le tableau climatique, une dimension économique transparaît : l’essor des exportations agricoles vers l’étranger. La province espagnole de Malaga, ayant souffert de conditions de sécheresse, s’est tournée vers le Maroc pour compenser sa baisse de production locale en légumes. Selon le média espagnol SUR, la sécheresse et les températures élevées en Espagne ont conduit à un bond des importations depuis le Maroc. Pour s’adapter à cette demande croissante, la ligne maritime Malaga-Tanger-Med a même intégré un cargo supplémentaire de grande capacité pour cet automne. En conséquence, alors que cette demande extérieure pourrait booster l’économie marocaine, elle crée simultanément un déséquilibre sur le marché local, accentuant la pénurie et la flambée des prix.
Face à cette situation, de nombreux Marocains espèrent une intervention des autorités pour réguler le marché et assurer l’accessibilité des produits de première nécessité à tous. La question demeure : comment équilibrer les bénéfices de l’exportation avec les besoins du marché intérieur ? La réponse à cette interrogation déterminera sans doute l’avenir du secteur agricole au Maroc.