La gestion de la maire de Rabat, Asmaa Rhlalou, est une fois de plus mise à l’épreuve. Le vendredi 20 octobre, lors de la troisième séance de la session d’octobre, le Conseil de la ville a refusé le projet de budget de 2024 avec une majorité écrasante de 62 votes contre, et seulement cinq en faveur.
Cette décision, issue des rangs tant de la majorité (RNI, PAM, Istiqlal) que de l’opposition (USFP, PJD, PSU), est perçue par beaucoup comme une preuve de la fragilité de la position de la maire Rhlalou. Des conseillers municipaux ont déclaré à Le360 que ce rejet « reflète l’isolement de la maire » et critique une gestion « infructueuse » du budget de la capitale, estimé à 1 milliard de dirhams.
Des tensions étaient déjà palpables lors de la réunion, avec l’absence notable de la maire. Bien qu’elle ait évoqué un accident de la circulation comme raison, certains élus, dont Driss Razi, président du 1er arrondissement du quartier Hassan, insinuent qu’il s’agit d’une excuse infondée.
Malgré ces frictions, l’assemblée a pris des décisions en faveur de la citoyenneté. « Douze mesures bénéfiques pour la capitale ont été adoptées, montrant la détermination des conseillers à servir les citoyens », souligne Driss Razi.
Les répercussions de ce rejet seront discutées lors d’une prochaine réunion début novembre. En attendant, Mohamed Yacoubi, wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra, veille au bon fonctionnement des services municipaux malgré le climat tendu.
Face à cette situation délicate, deux issues semblent se dessiner pour la maire Asmaa Rhlalou. D’une part, elle pourrait tenir bon, refusant de démissionner. Si elle emprunte cette voie, elle aurait toujours le droit d’occuper le poste de maire pendant encore un an. Cependant, cette option placerait la gestion financière entre les mains du wali de Rabat, ce qui pourrait être perçu comme un affaiblissement de ses prérogatives. D’autre part, elle pourrait choisir de céder sa place, permettant au Conseil de la ville de Rabat d’entamer le processus d’élection d’un nouveau maire. Cette alternative pourrait ouvrir la voie à une nouvelle dynamique au sein du Conseil, offrant une chance de repartir sur des bases plus consensuelles et stables pour la capitale. Face à ces scénarios, la question ultime demeure : quelle voie choisira la maire pour l’avenir de Rabat ?