Jeudi dernier, la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants s’est penchée sur le projet de loi de finances 2024. Les échanges, par moments houleux, ont mis en lumière plusieurs zones d’ombre, notamment en ce qui concerne l’équité territoriale et la stratégie fiscale du gouvernement.
Madiha Khyier, députée du parti de l’Istiqlal, a exprimé son inquiétude face à la disparité croissante entre les régions. Elle a spécifiquement évoqué la situation de Béni Mellal-Khénifra. Malgré un potentiel énorme en ressources, cette région semble être laissée pour compte en termes d’investissements. De plus, elle a mis en avant les défis croissants auxquels est confronté le secteur de la santé, tels que l’insuffisance de personnel médical, une gestion instable et des lacunes notables dans l’équipement, comme l’absence d’appareils de mammographie pour le dépistage du cancer du sein.
En revanche, Yasmine Al-Maghour, représentante du parti du RNI, est montée au créneau pour défendre les orientations du gouvernement. Mettant l’accent sur l’engagement renouvelé du gouvernement en faveur des familles, elle a souligné les initiatives visant à soutenir l’éducation. Elle a également parlé de la nouvelle approche fiscale visant à promouvoir une consommation plus saine, notamment en augmentant les taxes sur les produits considérés comme nocifs.
Cependant, la question de la fiscalité est loin d’avoir trouvé un consensus. Le groupe socialiste-opposition fédérale n’a pas manqué d’exprimer sa frustration face à l’absence d’une taxe sur les grandes fortunes. Ils ont réclamé une approche plus équilibrée en matière de fiscalité, en tenant compte des recommandations issues du débat national sur le sujet. Le gouvernement, confronté à des défis tels que l’évasion fiscale et l’économie informelle, est accusé de privilégier la facilité avec une taxation indirecte.
Les répercussions économiques des augmentations tarifaires annoncées, en particulier celle du gaz, n’ont pas échappé à la vigilance des députés. Chaoui Belassal a attiré l’attention sur les effets potentiels de ces augmentations sur les ménages et le tissu économique.
Alors que la loi de finances 2024 est encore en discussion, ces débats intenses révèlent la complexité des enjeux auxquels le Maroc est confronté. L’année à venir montrera si ces préoccupations seront prises en compte de manière adéquate.