Dans le cœur battant du Maroc, la ville de Rabat se révèle non seulement comme une capitale moderne mais aussi comme une gardienne de siècles d’histoire. Récemment, des fouilles archéologiques ont permis de redécouvrir l’ancienne ville de Chellah, transformant le site en un trésor national et modifiant la perception historique de la région.
Sous la direction du professeur Abdel Aziz El Khiyari, spécialiste reconnu en archéologie préislamique, l’histoire enfouie sous la végétation et l’urbanisation moderne a été portée à la lumière. Le site de Chellah, jadis oublié et négligé, s’éveille désormais en tant que l’un des lieux les plus précieux pour l’archéologie marocaine, grimpant à la troisième place des zones d’intérêt historique du pays.
Un bain romain, d’une ampleur et d’une architecture remarquables, a été mis au jour, révélant la richesse culturelle de l’occupation romaine et maure. Le principe de symétrie, qui caractérise les bains impériaux, et les fresques murales découvertes permettent de reconstituer la splendeur passée du site et d’imaginer sa vie sociale animée.
Ces bains témoignent d’un passé où Rabat était un carrefour de cultures, un lieu de socialisation, de débats et d’activité physique. L’existence de telles structures confirme l’importance de la ville bien avant la période romaine, avec des preuves d’occupation qui remontent au moins au premier siècle avant notre ère.
Les ambitions archéologiques vont au-delà de la redécouverte de Chellah. Les prochaines recherches visent à déterrer le port antique et le centre commercial phénicien, tous deux témoins de l’ancienne prospérité commerciale le long du fleuve Bouregreg.
Le soutien financier du ministère de la Culture, à hauteur de 10 millions de dirhams par an, garantit la continuation de ces fouilles. Ce financement est un investissement dans le passé et l’avenir, permettant de redéfinir Rabat non seulement en tant que capitale mais aussi comme un site d’une importance archéologique exceptionnelle.
L’impact de telles découvertes est immense. Elles enrichissent la connaissance historique, influent sur le tourisme et l’éducation, et révèlent le dialogue entre les différentes cultures qui ont traversé et formé la région.
Le ministre Mohammed Mehdi Bensaïd, le directeur Abdeljalil Bouzougar et leurs équipes envisagent ces efforts comme un moyen de reconquérir un patrimoine précieux. Chaque découverte archéologique est une victoire, apportant des connaissances inestimables pour le Maroc et son peuple, et préservant son histoire riche pour éclairer les générations à venir. Rabat, avec son mélange unique de tradition et de modernité, se positionne comme un joyau historique, promettant des révélations encore plus fascinantes dans les années à venir.