Au Maroc, les citoyens font face à une hausse significative du coût de la vie, rendant le quotidien de plus en plus difficile. Récemment, les prix des légumes et de certains produits alimentaires de base ont connu une augmentation importante. Cette situation intervient malgré les efforts du gouvernement pour maîtriser l’inflation et atteindre un objectif de croissance économique de 3,7 % en 2024. Cet accroissement soudain, particulièrement notable dans le secteur des légumes, révèle que l’inflation demeure une préoccupation majeure.
Cette inflation, influencée par des facteurs tant internes qu’externes, pèse lourdement sur le budget des ménages marocains. Les difficultés rencontrées dans le secteur agricole, exacerbées par la sécheresse et les changements climatiques, ont réduit la production et alimenté les craintes d’une inflation dépassant 10 %.
L’expert économique Abdelkhalik Tahami souligne que bien que l’inflation reste un problème, elle ne semble pas atteindre la même intensité que par le passé. Il estime peu probable que la hausse actuelle des prix alimentaires entraîne l’inflation aux niveaux précédemment observés, sauf en cas de nouvelles augmentations des prix des carburants ou de la TVA. Selon Tahami, l’inflation pourrait atteindre à nouveau 6%, mais il est peu probable qu’elle dépasse 10%, compte tenu de la situation géostratégique stable qui devrait modérer les prix des carburants.
En revanche, Omar Ketani, un autre économiste, n’est pas d’accord avec cette analyse. Pour lui, la hausse des prix et l’inflation découlent de problèmes cumulés, tels que la mauvaise gestion et des facteurs externes. Ketani prévoit que l’inflation pourrait excéder 10% en raison de plusieurs conditions objectives, telles que la rareté des précipitations et l’augmentation de la sécheresse. Il souligne l’urgence d’adopter une politique d’austérité et de rationalisation des dépenses pour contrer ces difficultés et jeter les bases d’un État social efficace.
Dans ce contexte économique tendu, Ahmed Lahlimi Alami, le Haut-Commissaire au Plan, attire l’attention sur la situation précaire des employés de son institution. Il met en garde contre le risque de migration des cadres en raison de salaires inférieurs à ceux d’autres secteurs publics et privés. Lahlimi insiste sur la nécessité de revaloriser les salaires pour retenir les compétences et techniciens qualifiés. Malgré le rôle crucial du Haut Commissariat au Plan, la rémunération de ses employés ne reflète pas l’importance de leur travail, avec des salaires souvent trois fois inférieurs à ceux du secteur privé. Cette problématique s’inscrit dans un contexte global de hausse des prix et d’inflation, aggravé par la guerre en Ukraine et la sécheresse, rendant les salaires actuels insuffisants pour couvrir les besoins de base.
La situation économique actuelle au Maroc, marquée par une inflation croissante et des coûts de vie en hausse, ne se limite pas uniquement aux fonctionnaires de l’institution de Lahlimi, mais touche une large majorité de la population. Les fonctionnaires, les employés du secteur privé, et même ceux qui se retrouvent sans emploi, sont confrontés à des difficultés similaires pour subvenir à leurs besoins essentiels. Cette réalité souligne l’ampleur du défi économique au Maroc, où la capacité des citoyens à mener une vie quotidienne décente est mise à rude épreuve, nécessitant des solutions économiques et sociales globales et inclusives.