Après une semaine intense, le procès du Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, touche à sa fin, marquant un épisode inédit dans l’histoire judiciaire française. Accusé d’avoir utilisé ses fonctions pour se venger de magistrats qu’il avait critiqués en tant qu’avocat, Dupond-Moretti fait face à une situation délicate et sans précédent.
La Cour de justice de la République (CJR) a vu le procureur général Rémy Heitz requérir un an de prison avec sursis contre le ministre. Bien que la peine d’inéligibilité soit normalement de mise en cas de condamnation, Heitz a suggéré à la Cour de se dispenser de cette sanction, laissant la décision à sa « sagesse ».
Éric Dupond-Moretti, reconnu pour ses 36 ans de carrière au barreau, s’est défendu en affirmant ne pas avoir eu le sentiment d’être en conflit d’intérêts et n’avoir aucune intention de régler des comptes. Cependant, son comportement durant le procès, oscillant entre des interrogations directes aux témoins et des réactions émotionnelles, a reflété son passé d’avocat et sa nature passionnée.
Le procès a vu Dupond-Moretti alterner entre sa position de prévenu et celle d’un avocat aguerri, ne laissant rien passer et réagissant vivement aux témoignages à charge et aux questions de l’accusation. Sa relation tendue avec le procureur général Rémy Heitz a également été mise en lumière, révélant la complexité de leur interaction dans ce contexte judiciaire.
La CJR, composée de trois magistrats professionnels et de douze parlementaires, a été confrontée à un procès pas comme les autres, où le Garde des Sceaux lui-même se retrouve dans le box des accusés. Le procureur général a souligné que le procès n’est pas celui de la justice en soi, mais celui d’une potentielle double prise illégale d’intérêt par un ministre en fonction.
Alors que le procès se clôt, l’attention se porte sur le verdict et ses implications potentielles pour la justice française et pour la carrière de Dupond-Moretti. La décision finale de la CJR est attendue avec impatience, sachant que l’issue pourrait redéfinir les relations entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif en France.