Dans un revirement politique surprenant, l’Algérie, longtemps considérée comme le défenseur de la cause palestinienne et résistante à la normalisation des relations avec Israël, a récemment interdit à Abderazak Makri, l’ancien président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), de quitter le territoire national pour un voyage prévu à Doha. L’objectif de ce voyage était une rencontre prévue avec des dirigeants du bureau politique du Hamas, la faction palestinienne connue pour ses actions armées contre Israël.
Selon des informations obtenues par Algérie Part, cette décision des autorités algériennes vise à empêcher Makri de s’engager publiquement ou de rencontrer officiellement des représentants de haut rang du Hamas Palestinien. Ce choix suggère une réticence de l’Algérie à cautionner les actions militaires du Hamas, marquant ainsi un changement notable par rapport à sa politique précédente, très favorable à la Palestine, surtout en contexte où plusieurs pays arabes normalisent leurs relations avec Israël.
Abderazak Makri a confirmé ces informations sur sa page Facebook ce jeudi 30 novembre. Il y déclare être interdit de sortie du territoire bien qu’il ne fasse l’objet d’aucune poursuite judiciaire. Il souligne que cette mesure de sécurité est contraire à la Constitution algérienne et aux principes des droits fondamentaux du citoyen, reflétant un mépris des autorités pour les conséquences personnelles de cette interdiction : « Il y a deux jours, alors que je me préparais à voyager à l’étranger, j’ai été informé au poste de contrôle frontalier que j’étais interdit de sortie. En discutant avec l’officier chargé de m’informer, j’ai réalisé qu’il ne savait rien de plus que l’interdiction elle-même. »
Il a ajouté : « Je suis très honoré de subir cette attaque officielle en raison de mon soutien à la cause palestinienne. Ma joie est indescriptible de contribuer, même modestement, à l’épopée historique mondiale initiée par l’intifada d’Al-Aqsa, un fardeau négligeable comparé aux épreuves endurées par nos frères à Gaza. » Il a aussi précisé qu’il se rendait au Qatar pour une visite de courtoisie et pour féliciter Ismaël Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, puis participer à une conférence internationale concernant la guerre à Gaza.
Makri a exprimé son indignation face à cette restriction de la liberté d’expression : « Je n’ai jamais vu un tel niveau de bâillonnement et de restriction des libertés, malgré des années de lutte dans l’activisme politique. Nous avons organisé des manifestations dans les rues depuis le début du pluralisme politique, sans autorisation, même pendant la période du terrorisme et dans des conditions de sécurité bien plus dangereuses. Nous avons affronté les forces de sécurité dans les rues sans rancune ni animosité, sans que personne ne soit inquiété, poursuivi ou interdit de voyager. » Il a souligné que « nous sommes sortis dans les rues sans autorisation, du temps de Zeroual et Bouteflika, pour protester contre la fraude électorale, en solidarité avec l’Irak, avec Gaza et la résistance, et contre le quatrième mandat… et jamais personne n’a été traité de la manière dont on le fait aujourd’hui. »
Le journaliste algérien de l’opposition, Walid Kabir, a commenté la situation en indiquant que de telles pratiques ne sont pas nouvelles pour le régime algérien, qui a une longue histoire de restrictions similaires. Selon Kabir, l’interdiction de Makri a deux implications majeures : d’une part, elle est liée à son activité politique concernant la cause palestinienne, et d’autre part, elle vise à bloquer son éventuelle candidature aux prochaines élections présidentielles.
Dans une déclaration à Hespress, Kabir a expliqué que cette interdiction, en lien avec des activités concernant la Palestine, envoie également un message au régime au pouvoir et aux puissances occidentales soutenant Israël. Il indique que cela montre la volonté du régime de contrôler les positions exprimées par ses élites politiques et ses partis sur le conflit à Gaza, afin de ne pas déplaire à ces puissances.
Kabir note également que le régime algérien, bien qu’il ne l’admette pas ouvertement, cherche toujours à montrer sa loyauté envers les puissances occidentales, en particulier à la lumière de ses récents échecs politiques, comme son incapacité à intégrer le groupe BRICS. La peur de provoquer le mécontentement de l’Occident pourrait être une raison supplémentaire derrière l’interdiction de Makri de voyager pour rencontrer les dirigeants du Hamas à Doha.
Cette interdiction est également perçue dans le contexte plus large de la politique étrangère de l’Algérie, qui semble naviguer dans une période de transition et de repositionnement. La décision de restreindre le voyage de Makri soulève des questions sur le respect des droits des citoyens algériens et la liberté de mouvement, tout en reflétant les changements stratégiques du pays sur la scène internationale.
En Algérie, l’absence de réaction officielle concernant la restriction des droits de voyage souligne de sérieuses préoccupations quant au respect des libertés civiles. Dans un contexte où les élections présidentielles approchent, le président Tebboune semble déterminé à garder le pouvoir à tout prix, y compris en s’alignant sur les directives de l’Occident. Cette situation témoigne d’une tension politique croissante, où la quête du pouvoir pourrait éclipser les valeurs démocratiques, laissant présager des élections marquées par des stratégies politiques surprenantes et des alliances inattendues.
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Yazzin
1 année il y a
La dictature du régime escrocs de taboulé et les caporaux de changriha
Personne ne bouge pour faire dégager les voleurs de l Algérie la population crève de faim fouil dans les poubelles pour mages une nation du pétrole et du gaz honteux
La dictature du régime escrocs de taboulé et les caporaux de changriha
Personne ne bouge pour faire dégager les voleurs de l Algérie la population crève de faim fouil dans les poubelles pour mages une nation du pétrole et du gaz honteux