Le mardi dernier, la Chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Tanger a prononcé un verdict sévère contre deux femmes impliquées dans un réseau d’exploitation de mineures via l’application TikTok. Chacune des accusées a été condamnée à cinq ans de prison ferme, suite à leur implication dans une affaire d’exploitation sexuelle de mineures, y compris leurs propres filles. Ce réseau se spécialisait dans l’utilisation de « chambres numériques fermées », accessibles uniquement via des codes spéciaux, où les mineures étaient exposées dans des tenues provocantes pour des actes désignés sous le terme de «tikbiss», en échange de sommes d’argent.
Les forces de sécurité avaient précédemment annoncé l’arrestation de ces deux femmes, âgées de 38 et 40 ans, suspectées de trafic humain et d’exploitation sexuelle de filles mineures à des fins pornographiques. Elles auraient impliqué leurs propres filles mineures dans la production de contenu pornographique pour des plateformes numériques étrangères, en échange de transferts financiers.
Lors de la perquisition menée dans cette affaire, les autorités ont saisi des équipements de stockage de données numériques contenant des enregistrements vidéo de cette activité criminelle, ainsi que des sous-vêtements féminins et des téléphones portables utilisés pour commettre ces actes criminels. Il a également été révélé que les victimes mineures étaient prises en charge par une cellule spécialisée dans l’assistance aux femmes victimes de violence, tandis que leurs mères étaient maintenues en garde à vue pour des investigations approfondies visant à déterminer l’ampleur de cette activité criminelle et à révéler tous les actes criminels qui leur étaient attribués.
Cette affaire a mis en lumière l’existence de telles pratiques, notamment après que les services de sécurité aient reçu des plaintes orales de la part d’enfants victimes d’agressions sexuelles, mentionnant avoir été soumis à des opérations similaires par des membres de leur famille. Cette situation complexifie souvent le travail des autorités sécuritaires, d’autant plus que des réseaux professionnels exploitent parfois la pauvreté pour étendre leurs activités.
Le jugement rendu à Tanger est un signal fort contre l’exploitation des mineurs et souligne la nécessité d’une vigilance accrue dans la protection des enfants contre de telles pratiques abusives et criminelles.