Éliminer la polygamie et la dot : L’UAF propose des changements radicaux au Maroc

Dans le cadre de la campagne internationale et nationale visant à éliminer la violence à l’encontre des femmes, qui se déroule du 25 novembre au 10 décembre, l’Union de l’Action Féministe (UAF) du Maroc a présenté un mémorandum audacieux proposant des réformes majeures du Code de la Famille. Cette initiative s’inscrit dans les efforts continus pour promouvoir l’égalité entre les sexes et pour renforcer la dignité des femmes dans la société marocaine.

Au cœur de ce mémorandum se trouve la revendication d’une interdiction totale de la polygamie et de la dot, des pratiques que l’UAF considère comme portant atteinte à la dignité des femmes. L’organisation plaide pour une société où l’égalité sociale et sociétale entre hommes et femmes n’est plus un idéal lointain, mais une réalité tangible.

La campagne de cette année, sous le slogan « Unis pour prévenir la violence contre les femmes », a gagné le soutien du Secrétaire général des Nations Unies, qui appelle les gouvernements à investir dans la prévention de la violence basée sur le genre, à promouvoir des législations favorables à l’égalité et à combattre toutes formes de discrimination.

Les propositions de l’UAF viennent à un moment crucial où les Marocains, sous le regard attentif du Roi Mohammed VI, envisagent des amendements significatifs au code de la famille pour améliorer la condition féminine. L’UAF suggère également des révisions plus profondes, telles que la suppression de l’interdiction pour une femme musulmane d’épouser un non-musulman, la révision des procédures de divorce, et l’intégration de la situation financière des conjoints dans le contrat de mariage.

Dans son rapport annuel, l’UAF met en lumière les cas de violence à l’égard des femmes marocaines, en particulier dans le contexte conjugal et privé, basés sur des témoignages recueillis dans ses centres de secours. Le mémorandum va plus loin en suggérant des modifications aux pratiques relatives aux Marocains résidant à l’étranger (MRE), notamment en ce qui concerne la dot et la présence de témoins lors du mariage.

Pour les fiançailles, l’UAF recommande de maintenir leur définition en tant que promesse de mariage, avec des conditions clairement établies entre les parties. Le document appelle également à la modernisation des procédures de divorce, en supprimant la distinction entre divorce irrévocable et révocable et en remplaçant le terme « plaisir » (mout’aa) par « indemnisation » pour corriger tout préjudice subi.

Cette proposition de réforme, si elle est adoptée, pourrait marquer un tournant significatif dans l’histoire législative du Maroc, offrant une nouvelle ère d’égalité et de justice pour toutes les femmes marocaines.