Les tensions entre l’Algérie et le Mali créent une fenêtre d’opportunité pour le Maroc de renforcer ses liens avec ce pays sahélien. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc, a rencontré son homologue malien, Abdoulaye Diop, à Marrakech ce samedi, en marge de la réunion ministérielle de coordination sur l’initiative internationale du roi Mohammed VI visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique.
Cette rencontre revêt une importance particulière compte tenu des tensions récentes entre Alger et Bamako. Les relations entre l’Algérie et le Mali sont au bord de la rupture, avec la convocation de l’ambassadeur algérien par le chef de la diplomatie malienne. Ce dernier a protesté contre les réunions tenues en Algérie, impliquant des personnes hostiles au gouvernement malien, sans l’information ni l’implication des autorités maliennes.
Le Maroc, cherchant à renforcer ses liens avec le Mali et le Niger, semble trouver des conditions favorables avec le recul de l’influence française et algérienne à Bamako depuis le coup d’État d’août 2020. La présence militaire française, établie depuis l’Opération Serval en 2013, a été contrainte de quitter le Mali en août 2022.
Les tensions entre l’Algérie et le Mali sont exacerbées par des accusations récentes. Radio Algérie a accusé les Émirats arabes unis et le Maroc de créer des tensions entre l’Algérie et les pays du Sahel, notamment le Mali et le Niger. Ces accusations surviennent après une série de rencontres entre des personnalités algériennes et des acteurs critiqués par le gouvernement malien.
Le Maroc, par le biais de Nasser Bourita, semble saisir cette opportunité diplomatique pour renforcer ses relations avec le Mali dans un contexte géopolitique en évolution. Cela s’inscrit dans la continuité des visites royales au Mali en 2013 et 2014, soulignant l’importance stratégique du royaume dans la région.