Dans une décision inattendue, l’Algérie a récemment annoncé la fermeture des comptes de prêts accordés à divers gouvernements étrangers, en particulier ceux des pays du Sahel africain, et le transfert de leurs soldes au compte de résultats du Trésor. Cette information, parue dans le journal officiel algérien le 31 décembre 2023, marque un tournant dans la politique extérieure du pays.
Les pays affectés par cette mesure comprennent la Mauritanie, le Mali, la Guinée, le Niger, la République du Congo, la Tanzanie, l’UNESCO, la République du Yémen et le Bénin. Cette décision intervient dans un contexte où plusieurs de ces pays ont rejoint l’Initiative Atlantique du Maroc, visant à promouvoir le développement économique de la région.
Des analystes considèrent ce geste comme une réaction de l’Algérie aux évolutions politiques récentes, en particulier le soutien du Yémen à la marocanité du Sahara et l’amélioration des relations entre Rabat et Nouakchott. De plus, les succès du Maroc auprès de l’UNESCO pour l’enregistrement de son patrimoine immatériel sont perçus comme des facteurs influençant cette décision.
Walid Kabir, activiste politique algérien et opposant au régime, y voit un « contraste évident » avec la politique antérieure de l’Algérie, qui avait annoncé l’an dernier une aide d’un milliard de dollars aux pays africains. Il interprète cette fermeture des comptes de prêts comme une tentative de « punition » politique.
Cette politique pourrait ne pas influencer significativement la position des pays du Sahel sur des questions telles que le Sahara marocain, selon Kabir. Lahcen Aqrtit, expert en relations internationales, souligne également l’importance de l’Initiative Atlantique du Maroc pour les économies des pays du Sahel et considère la décision algérienne comme une réaction à l’émergence d’un courant politique en Mauritanie favorable à des relations renforcées avec le Maroc.
Cette initiative de l’Algérie pourrait ainsi avoir des répercussions importantes sur ses relations avec la Mauritanie et d’autres nations du Sahel, avec des implications à la fois sécuritaires et économiques.”.
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