Allons-nous subir une nouvelle année de grèves, de hausses et d’inflation, de scandales et de faits divers !?
Vous n’avez pas vraiment aimé 2023 , vous risquez certainement de détester 2024 !
Bonnes ou mauvaises, quels genres de surprises nous réserve la nouvelle année ? A quoi devons-nous nous attendre !? Que peut-on espérer et vous souhaiter de mieux sans qu’il ne s’agisse de vœux pieux !?
Il est très peu probable que nous puissions bénéficier d’un retour des prix comme ils étaient en temps normal !
Depuis près de deux années, la crise du Covid a laissé des traces , des cicatrices plutôt, sur les structures économiques et sociales et un impact certain et durable sur le moral des ménages, en chute libre vers l’inconnu !
Par la suite, l’alibi de la guerre d’Ukraine, le prétexte de la flambée du brut et la conjoncture mondiale ont servi de détonateur durable à une infernale spirale inflationniste qui a mis à genoux le pouvoir d’achat des marocains !
Exit le séisme du Haouz et le sursaut citoyen de solidarité, le train-train quotidien a repris le dessus et exceptées les corporations comme les enseignants qui luttent collectivement ou presque, chacun a dû affronter en solitaire la course effrénée du coût de la vie !
L’année de tous les dangers !
Annoncées depuis plus de deux ans, les aides directes aux plus démunis ont enfin été versées aux heureux bénéficiaires. Une goutte dans un océan de misère et il y a très peu de chances pour que les montants versés règlent quoi que ce soit à la situation des plus défavorisés qui vivent dans la précarité.
Depuis le temps que les plus pauvres sont un sujet d’études, le gouvernement aurait pu sortir grandi et gagnant de ce dossier des aides directes en annonçant qu’il ne s’agit que d’une expérience dont il faudra tirer les leçons et analyser concrètement l’impact et l’effet sur les bénéficiaires et en tirer les conclusions en toute lucidité, loin de toute surenchère politique ou politicienne ,
Au lieu de cela, on a cette impression que la classe moyenne ou du moins ce qu’il en reste, a été sacrifiée et jetée en pâture et abandonnée aux vicissitudes d’une conjoncture exaspérée de toutes parts !
Avec une loi de finances taillée sur mesure, on ne peut s’empêcher de remarquer que , compensation ou pas , certains nantis seront encore davantage favorisés et recevront de bien consistantes subventions par rapport aux miettes misérables et modiques aides directes réservées aux plus pauvres!
Effectivement, le gouvernement Akhanouch ne prête qu’aux plus riches !
Pas de grève pour les exportations !
Par contre, pour les exportations de fruits et de légumes et autres, elles ne risquent certainement pas de connaître de grève.
En effet, et ne parlons pas de malheur pour les fleurons du made in morocco, avec les subventions pour l’eau de l’irrigation et celles pour la promotion des exportations, ainsi que les aides pour les transporteurs routiers elles ont encore beaucoup de belles années devant elles !
Sauf que ce qui fait jaser , pour ne pas dire autre chose , c’est en parallèle la flambée des fruits et légumes pour la consommation locale avec un train d’enfer que beaucoup n’arrivent pas à suivre .
A deux mois du sacré Ramadan, allons- nous assister en 2024 , dans l’impuissance et la résignation , à une persistance de la flambée des prix !?
Sur le principe, rien n’empêche dans les faits de poursuivre le productivisme agricole destiné à l’export tout en garantissant au marché local des prix socialement soutenables, il manque juste de la volonté politique !
Pas de répit pour les scandales et les faits divers !
Avec les réseaux sociaux pas toujours très sociables, qui se substituent volontiers aux médias traditionnels et parfois à la justice et qui servent de caisses de résonance aux populismes à grande échelle, les scandales et autres faits divers n’en finissent plus de ternir l’image du Royaume, alors allons-nous assister cette année encore à un gros déballage, pour ne pas dire un grand etalage et racolage sur la voie électronique !?
Pas de grève pour la corruption et le trafic de drogue !?
En 2024 , l’argent sale va-t-il encore couler à flots provoquant de nouveaux scandales et des révélations ahurissantes !?
Pour le moment, beaucoup retiennent leur souffle mais il y a un débat nécessaire , légitime et vital , à entamer sérieusement , à propos de l’argent sale en politique en particulier et de l’enrichissement illicite des responsables en général
Oui , si la tentation de l’enrichissement rapide et illégal en fait succomber beaucoup, il faut admettre que même en considérant le pays comme un Monopoly à ciel ouvert, les règles du jeu imposent un retour à la case prison !
En conclusion, on pourrait penser que pour 2024 le bon filon serait de faire partie de réseaux de trafiquants de drogue et de créér un parti politique pour investir le parlement et le gouvernement, mais apparemment nul doute que c’est une vieille recette et qu’on n’inventera rien de nouveau.Va , prison ou pas , pour certains l’argent même sale est toujours honnête, pour le reste il y aura des trafiquants de drogue et des politiques corrompus jusqu’à la fin des temps !
Bonnes ou mauvaises, quels genres de surprises nous réserve la nouvelle année ?
L’enseignement sacrifié !
Avec l’impasse dans laquelle se morfond l’enseignement public et cette crise que le gouvernement n’a pas su ni pu désamorcer, on est en droit de penser de manière légitime que la question de l’éducation n’est pas vraiment une priorité, contrairement aux recommandations du NMD qui faisait le voeu de la formation de qualité pour la valorisation du capital humain.
Avec les secousses et les turbulences que subit le secteur de l’enseignement, et qui contribuent à occulter la question de la qualité du système éducatif et du niveau des enseignants, combien de jeunes seront tentés d’abandonner leurs études et combien sont les parents qui n’ont pas les moyens d’offrir à leurs enfants une autre alternative que l’enseignement public en grève, en panne et en flagrant manque de perspectives !?
L’éducation n’est certainement pas une priorité, du moins pas autant que produire des avocats et des fruits rouge pour lesquelles le Maroc est devenu l’un des principaux exportateurs en Europe et dans le monde , quitte à vider les barrages, assécher les nappes et dilapider les ressources en eau !
On ne le répétera jamais assez : il y a les politiques publiques adoptées par le gouvernement et il y a leur impact présent et futur sur les ressources humaines, les ressources naturelles et bien entendu, sur la situation sociale et économique.
Bonne année et vivement la Coupe d’Afrique et la Niyya de Walid Regragui pour souffler un peu et oublier la morosité ambiante et cette lassitude désespérante qui nous envahit.
Pour le reste, ne désespérons pas et gardons foi en nos convictions et soyons optimistes pour notre pays n’en déplaise à ceux et celles qui le tirent vers le bas !
Par Hafid Fassi Fihri
2 Comments
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Lakrad
10 mois il y a
Bravo
Abou Zaid
10 mois il y a
La morosité restera à nos côtés pour un bon moment, difficile de prévoir jusqu’à quand, mais ce qui est sûr c’est qu’il nous sera très difficile de s’en débarrasser.
Bravo
La morosité restera à nos côtés pour un bon moment, difficile de prévoir jusqu’à quand, mais ce qui est sûr c’est qu’il nous sera très difficile de s’en débarrasser.