L’îlot de Sidi Abderrahman, un site autrefois connu pour son ambiance mystique et pittoresque à Casablanca, fait face à un changement radical. La décision a été prise de démolir les logements illégaux construits autour du marabout, dans un effort de réhabilitation de cette zone en un atout touristique majeur. Cependant, ce projet soulève des inquiétudes concernant le sort des 50 familles vivant sur l’îlot depuis plus de quarante ans.
La décision, annoncée par le président de l’arrondissement Anfa, Mohamed Chabak, prévoit la démolition des habitations dès ce vendredi 12 janvier, épargnant uniquement le Mausolée de Sidi Abderrahman. Les habitants, surpris par cette annonce soudaine, expriment leur désarroi face à l’absence d’alternatives de relogement. Ils affirment la robustesse de leurs logements, témoignant de leur résistance à des événements naturels tels que le mini-tsunami de 2020 et le séisme de septembre 2023.
Le gouverneur de la préfecture d’arrondissements de Casablanca-Anfa, Aziz Dadès, a justifié la décision en invoquant des « mesures de protection » dues au danger que représentent les habitations pour la sécurité. Cependant, les habitants restent sceptiques et réclament des alternatives de logement.
Ce projet intervient dans un contexte où Rabat et Casablanca figurent dans le top 10 africain des villes offrant la meilleure qualité de vie aux expatriés selon le classement 2023 de Mercer. Il symbolise également une lutte contre l’anarchie urbaine, soutenue par le nouveau wali de Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia, qui priorise la réhabilitation des habitats menaçant ruine.
Alors que cette initiative est largement appréciée pour son potentiel à améliorer l’espace urbain, l’inquiétude demeure quant au devenir des familles déplacées. Cette situation soulève la question de l’équilibre entre le développement urbain et la responsabilité sociale, mettant en lumière la nécessité d’une approche inclusive qui tienne compte des besoins des populations les plus vulnérables.