Suite aux déclarations de Clara Aguilera, députée socialiste au Parlement européen, anticipant un retard possible de deux ans dans l’activation de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne, la Commission européenne a émis une réaction officielle. Dans une déclaration à Hespress, elle a souligné qu’il était prématuré de tirer des conclusions avant le verdict de la Cour de justice européenne prévu en mars.
Lors d’une réunion de la commission de la pêche du Parlement européen le 23 janvier, Clara Aguilera a souligné que la Commission européenne était encline à renouveler l’accord, à condition que la décision judiciaire à venir ne s’y oppose pas.
La Commission européenne a estimé que les anticipations de Clara Aguilera étaient hâtives. Cela soulève des interrogations, d’autant plus qu’elle confirme pour la première fois que l’Union européenne se conformera à la décision finale de la Cour de justice européenne en mars, qu’elle soit positive ou négative.
Abbas Al Ouardi, professeur de droit public à l’Université Mohammed V de Rabat, a souligné que la question du renouvellement de l’accord et des délais associés était « essentiellement liée aux mécanismes de cet accord ». Selon lui, cet accord est « une volonté commune entre l’Europe et le Maroc, nécessitant des discussions bilatérales avec une médiation liée à la légitimité internationale soutenant le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine ».
Al Ouardi a ajouté que cet accord représente « une volonté commune de l’Europe et du Maroc », soulignant que son destin fera l’objet de négociations entre les deux parties. Même en cas de renouvellement, des pourparlers subsisteront, pouvant entraîner une suspension potentielle de deux ans dans le meilleur des scénarios.
Les déclarations de la Commission européenne à Hespress semblent contredire les attentes de Clara Aguilera, confirmant son engagement à suivre la décision de la Cour de justice européenne. Cela soulève des questions à mesure que la date de la décision approche.
Abbas Al Wardi a souligné que « l’intention européenne ne semble pas chercher à influencer le partenariat stratégique avec le Royaume du Maroc ». Dans ce contexte, une position claire sur l’unité territoriale du Royaume est nécessaire pour mettre fin à la controverse.
Il a ajouté que « les attentes concernant la décision de la Cour de justice européenne devraient être liées à la volonté des pays de l’Union désireux de maintenir et de prolonger l’accord, et la nature de la décision déterminera le destin et la qualité des relations économiques futures entre Rabat et l’Union européenne. Politiquement, elles continueront à se développer. »