La Cour des comptes du Maroc a souligné des défaillances significatives dans le système de suivi des quantités extraites des produits de carrière dans son rapport pour 2022-2023. Les données de l’Association professionnelle des cimentiers, comparées à celles du ministère de l’Équipement et de l’eau, révèlent que 79% de la quantité de sable consommée, soit 9,5 millions de m³, ne sont pas déclarés. Cela pourrait entraîner un manque à gagner annuel moyen de 166 millions de DH en taxes spéciales sur le sable, soit quatre fois le montant réellement perçu.
Le rapport pointe également des lacunes dans le contrôle des carrières. Sur 300 agents de police des carrières prévus par le ministère, seulement 190 ont été nommés fin 2022. De plus, ces agents manquent de moyens logistiques pour constater les infractions, limitant leur opérationnalisation. La prolifération des carrières informelles est également soulignée, avec des actions de contrôle inefficaces et une extraction informelle prévalente.
Malgré des avancées depuis la loi de 2015 sur les carrières, le rapport note des insuffisances dans la gestion du secteur, caractérisée par des dysfonctionnements et la multiplicité des acteurs. La Cour des comptes souligne le besoin d’une approche globale et d’une stratégie nationale intégrée pour une gestion optimale et durable des ressources et une professionnalisation du secteur. Des organes tels que la commission nationale de suivi de l’exploitation des carrières et les commissions provinciales sont critiqués pour leur inefficacité.