Les appels se multiplient au sein de la classe politique britannique ces derniers temps pour sortir de la zone grise et adopter une position claire en soutien à l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc, contribuant ainsi à résoudre le conflit artificiel dans l’intérêt du Maroc.
Parmi les dernières de ces revendications, on retrouve celle de l’Institut Royal des Services Unis (RUSI), considéré comme le plus ancien centre de recherche spécialisé dans les affaires militaires et sécuritaires au monde, appelant le Royaume-Uni à « soutenir pleinement le plan d’autonomie proposé par le Maroc car il offre une solution réaliste, durable et crédible ».
Selon le rapport de l’institut, « le plan d’autonomie incarne l’engagement envers un avenir politique et économique prometteur pour les populations, tout en respectant la souveraineté de la loi, les pratiques démocratiques et le développement durable. La résolution de la question du Sahara contribuerait à la sécurité, à la stabilité et à la prospérité de la région dans son ensemble, tout en renforçant la lutte contre l’extrémisme ».
D’autre part, le député conservateur britannique, Daniel Kawczynski, a appelé le gouvernement britannique à reconnaître la marocanité du Sahara, une donnée qui soulève des questions sur les raisons sous-jacentes à ce retard dans l’adoption d’une position claire sur la question du Sahara marocain.
Répondant à cette question, l’expert en relations internationales, Mohammed Chaqir, a expliqué que la politique britannique est connue pour sa prudence dans la prise de telles positions, ajoutant que la classe politique britannique se distingue par son indépendance. Le fait que les États-Unis aient reconnu la marocanité du Sahara ne signifie pas que le Royaume-Uni adoptera des positions similaires. Ce dernier a ses propres intérêts, ce qui explique ce retard.
Selon l’analyste, le Brexit donne au Royaume-Uni des positions différentes de celles de l’Espagne ou des Pays-Bas, tandis que la position française hésitante est observée de près par la classe politique au pouvoir, surtout que Paris entretient des liens étroits avec Rabat. Ainsi, une position française ambigüe pourrait influencer le Royaume-Uni, qui entretient des relations historiques avec l’Élysée.
Chaqir estime que la prise de position sur la marocanité du Sahara est liée à l’ampleur des gains économiques pour les Britanniques dans ce contexte, soulignant que la classe politique britannique n’a pas encore formulé de position claire sur l’unité territoriale du Maroc, ce qui nécessite une série de pressions et de nombreuses visites. actuellement en cours pour formuler une position positive qui serve les intérêts du Maroc à court terme.
Concernant les investissements britanniques dans la région sud du Royaume, Chaqir a affirmé que ces investissements, plus ils se développent et se multiplient, exerceront des pressions sur les décideurs britanniques pour accélérer l’adoption d’une position claire sur la question du Sahara.
L’analyste a souligné que le Royaume-Uni est connu pour suivre ses intérêts économiques, ce qui fait que l’investissement, que ce soit dans la région du Sahara ou dans d’autres régions, sert les intérêts du Maroc. Il a également insisté sur la nécessité pour le Maroc de prendre des initiatives diplomatiques pour exercer une pression plus forte sur la classe politique britannique.