Des jeunes Sahraouis ont lancé des protestations vigoureuses et violentes contre le Polisario et les autorités algériennes depuis les camps de Tindouf, suite à l’incarcération de l’un des leurs. Les manifestations, dirigées contre le Polisario, appellent à la « justice ».
Depuis dimanche, des jeunes Sahraouis de la tribu Rguibat Souaâd se sont soulevés contre la milice du Polisario pour protester contre l’emprisonnement de l’un de leurs cousins, condamné à 5 ans de prison par le tribunal algérien de Tindouf.
Ce mouvement de protestation n’est pas une première dans les camps de Tindouf. À plusieurs reprises, les Sahraouis ont manifesté leur colère contre le Polisario et l’Algérie, pour diverses raisons, notamment politiques et relatives aux droits de l’homme.
Cette fois-ci, les jeunes de la tribu des Rguibate ont renouvelé leur fronde depuis la condamnation en novembre dernier de leur fils, Ahmed Ould Ben Ali, accusé de trafic de drogue. Leurs proches et amis réclament depuis sa libération et affirment l’innocence du jeune homme.
Brûlant des pneus, bloquant les routes et se rassemblant devant les camps, une trentaine de Sahraouis cherchent à exercer une pression pour dénoncer l’incarcération de leur cousin. Après un week-end de manifestations, les rassemblements ont repris lundi alors que le « wali » de Tindouf devait visiter les mines de Gara Jbeilat en traversant les camps.
Dès qu’ils ont appris la visite du « responsable » aux mines de la région, les manifestants ont bloqué la route menant respectivement aux camps de Rabouni et de Gara Jbeilat en brûlant des pneus en caoutchouc, forçant le cortège du Wali à faire demi-tour.
Les protestataires se sont ensuite dirigés vers le quartier général du Polisario, incendiant des pneus en caoutchouc devant le « siège » de son secrétariat général ainsi que l’endroit où les invités du Polisario sont reçus. Ils ont également manifesté devant ce qu’ils appellent la « Direction de la sûreté et de la sécurité » du groupe, qu’ils considèrent comme un organisme terroriste et séparatiste, établi et soutenu par l’Algérie.