Hier, lundi, Madrid a été le théâtre d’une manifestation d’envergure où des dizaines d’agriculteurs espagnols ont exprimé leurs préoccupations et leurs revendications face à la crise qui frappe durement le secteur agricole du pays. Cette mobilisation fait suite à un appel lancé il y a quelques semaines par des organisations syndicales et professionnelles, alertant sur la concurrence intense des produits agricoles marocains sur le marché espagnol.
Les agriculteurs espagnols ont formulé dix demandes principales, dont le renforcement du contrôle des importations en provenance du Maroc, la suspension des accords commerciaux avec le Mercosur et la Nouvelle-Zélande, ainsi que l’interruption des négociations avec plusieurs autres pays dont le Chili, le Kenya, le Mexique, l’Inde et l’Australie.
Ils réclament également une réforme de la Politique agricole commune (PAC) pour plus de flexibilité, critiquant la bureaucratie et les coûts environnementaux actuels. Une réduction des charges administratives et une meilleure législation sur la chaîne d’approvisionnement alimentaire sont également demandées pour garantir des pratiques justes et couvrir les coûts de production.
Parmi leurs exigences figurent la mise en place d’un système d’assurance agricole adapté aux défis climatiques tels que la sécheresse, ainsi qu’un ajustement fiscal pour compenser les coûts supplémentaires dus à la guerre en Ukraine. Ils appellent aussi à des investissements dans l’irrigation et à des aides pour faire face aux crises, tout en encourageant les jeunes à s’engager dans le secteur agricole.
Cette mobilisation, organisée par les principales organisations professionnelles agricoles Asaja, COAG et UPA, a débuté devant le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation.
En parallèle, les tensions entre l’Espagne et le Maroc se manifestent également sur le plan commercial. Les camions transportant des fruits et légumes marocains vers les marchés européens, dont l’Espagne, sont confrontés à des obstacles, avec plusieurs incidents signalés, notamment des camions bloqués et vandalisés, mettant en lumière les enjeux économiques et politiques entre les deux pays.
Dans ce contexte, les agriculteurs espagnols continuent de demander des mesures concrètes pour faire face à la crise qui menace leur gagne-pain, soulignant l’urgence d’une action gouvernementale et européenne.