Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a publié récemment un rapport mettant en lumière les effets désastreux des mariages précoces, particulièrement ceux des filles, sur le plan socio-économique. Cette étude intervient dans un contexte où la Chambre des représentants a sollicité l’avis du CESE sur la problématique des mariages de mineurs, dans le cadre des discussions autour de la réforme du Code de la famille.
Mariages précoces : un fléau persistant
Malgré l’interdiction, le phénomène persiste, avec des milliers de demandes de mariage de mineurs enregistrées chaque année au Maroc. Selon le rapport du CESE, entre 2017 et 2021, près de la moitié de ces demandes ont été approuvées par les autorités judiciaires. Ces mariages touchent principalement les filles issues de milieux défavorisés et ruraux.
Conséquences dévastatrices
Les mariages précoces ont des répercussions graves sur l’éducation des jeunes filles, avec seulement 13% d’entre elles atteignant le niveau du secondaire qualifiant. De plus, ces unions entraînent une forte dépendance économique envers les familles des conjoints, avec près de 78% des jeunes couples vivant chez la famille du mari.
Risques sanitaires et violences
Les adolescentes mariées précocement sont confrontées à des risques accrus de complications pendant la grossesse, avec près de 74% d’entre elles ayant déjà eu un enfant. De plus, elles sont plus exposées aux violences familiales et conjugales, avec près de 22% déclarant en avoir été victimes.
Vers une action urgente
Face à cette situation alarmante, le CESE recommande une stratégie nationale pour lutter contre les mariages précoces. Cette stratégie vise à garantir un meilleur avenir aux jeunes filles du Maroc. Le Conseil insiste sur l’importance d’accélérer le processus visant à éliminer cette pratique, conformément à l’intérêt supérieur de l’enfant et au développement socio-économique du pays.