La Côte d’Ivoire et le Ghana, leaders mondiaux dans la production de cacao, font face à une nouvelle concurrence inattendue : celle de la Chine. Alors que l’empire du Milieu se lance dans la production de cacao, des questions émergent quant aux répercussions sur les relations sino-africaines et l’industrie du cacao en Afrique.
Initié par l’Académie des sciences agricoles tropicales de Chine (CATAS), ce projet de culture de cacao expérimental, basé dans la province du Hainan, a déjà permis l’exportation de fèves vers la Belgique. Cela soulève des préoccupations quant à l’impact sur l’écosystème de la culture du cacao en Afrique, qui fournit actuellement 86 % de la production mondiale de fèves.
Alors que la Chine ambitionne de réduire son déficit commercial en exportant vers l’Europe et de développer ses propres industries chocolatières pour son marché intérieur, les pays africains se retrouvent confrontés à des défis internes. La faible capacité de transformation locale, le manque de volonté politique et la difficulté à vendre les matières premières à des prix compétitifs constituent autant d’obstacles à leur compétitivité.
Les experts restent partagés sur les implications de l’entrée de la Chine sur le marché du cacao. Certains craignent une pression sur les prix de vente, tandis que d’autres mettent en garde contre un effet de mode susceptible d’être suivi par d’autres pays. Dans ce contexte, la stratégie africaine devra être prudente et stratégique pour protéger ses intérêts.
Alors que l’Afrique s’engage dans des initiatives telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), des opportunités de coopération avantageuses pourraient émerger, offrant un potentiel de développement industriel. Dans cette dynamique, des alliances avec des partenaires tels que le Maroc pourraient jouer un rôle clé dans la transformation économique du continent.