Dix gendarmes, de différents grades, ont comparu jeudi dernier devant les juges du tribunal de première instance de Rabat, dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent. Ces accusations, en vertu de la Convention de Vienne de 1988, impliquent le transfert ou le déplacement d’argent en sachant qu’il provient de crimes, dans le but de dissimuler la source illégitime de l’argent ou d’aider des individus à échapper aux conséquences légales de leurs actes criminels.
Les responsables et employés de la gendarmerie royale, transférés de la prison de Salé au Palais de Justice de Riyad, étaient au nombre de dix, parmi les 18 gendarmes en détention, accompagnés d’un ancien substitut du procureur du roi à Khenifra et de cinq barons, dont un Marocain et un Français d’origine algérienne. Les audiences à venir concerneront les autres accusés, poursuivis pour les mêmes accusations de blanchiment d’argent.
En juin 2023, la chambre des crimes financiers du tribunal d’appel de Rabat avait conclu un dossier de corruption et de trafic international de drogue impliquant 18 gendarmes de différents grades, un ancien substitut du procureur du roi à Khenifra, et cinq barons, dont un algérien.
Les accusés ont été condamnés à des peines totalisant 115 ans de prison ferme et des amendes financières importantes en faveur de l’administration des douanes. Les peines de première instance se répartissent entre 90 ans de prison pour les 18 gendarmes et 25 ans pour le juge et les cinq barons poursuivis dans l’affaire.
Parmi les détails des jugements, les gendarmes ont été condamnés à des peines variées, allant jusqu’à 10 ans de prison ferme pour le chef du poste de la gendarmerie du port de Kasr al-Saghir, accompagné d’amendes importantes. D’autres ont écopé de peines allant jusqu’à 9 ans de prison pour leur implication dans des opérations suspectes menées au profit de réseaux de drogue.
Les enquêtes ont été menées avec efficacité, sous la supervision du procureur général auprès de la Cour d’appel de Rabat, conduisant à l’arrestation de 13 gendarmes et révélant des ramifications dans d’autres régions, notamment à Nador, où un baron et cinq gendarmes ont été appréhendés.