Dans une décision controversée, l’imam algérien Mohamed Tataïat, établi depuis plus de 40 ans en France, a été expulsé vers l’Algérie vendredi soir. Accusé de provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, Tataïat a été renvoyé dans son pays d’origine après une condamnation définitive.
La décision d’expulsion, prise par le ministère français de l’Intérieur, a été rapidement saluée par certains comme une victoire contre l’extrémisme religieux. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a souligné l’efficacité de la loi sur l’immigration, affirmant que Tataïat était un « prêcheur de haine » qui avait été renvoyé en moins de 24 heures.
Cependant, cette action a également suscité des critiques acerbes. Les avocats de l’imam ont dénoncé une expulsion précipitée, soulignant qu’une audience pour examiner une requête en référé était prévue pour lundi au tribunal administratif de Paris. Me Jean Iglesis a déclaré que l’imam, qui travaillait et vivait en France depuis des décennies, n’avait pas représenté une menace pendant de nombreuses années.
L’expulsion de Tataïat soulève des questions sur le respect des droits de la défense et de l’autorité judiciaire. Me Iglesis a déclaré que son client n’avait pas pu consulter son avocat alors qu’il était en instance d’expulsion à l’aéroport de Toulouse, ajoutant que cela illustrait un manque de respect fondamental pour les procédures légales.
L’affaire de Tataïat remonte à 2018, lorsque ses propos lors d’un prêche à la mosquée En Nour ont été qualifiés de provocation à la haine envers la communauté juive. Condamné à 4 mois de prison avec sursis par la cour d’appel de Toulouse en 2022, Tataïat a vu sa condamnation confirmée par la Cour de cassation en décembre dernier.
Cette expulsion, qui intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de la question de l’extrémisme religieux en France, suscite un débat sur l’équilibre entre la lutte contre le discours de haine et le respect des droits individuels, soulignant les défis complexes auxquels est confrontée la société française contemporaine.