Au mois d’avril, le Maroc a importé plus de 61 500 tonnes de blé tendre en provenance de la Russie, représentant plus de 25 % du volume total des importations du pays au cours de ce mois. Cela positionne Moscou comme le troisième fournisseur du Royaume, derrière la France (114 611 tonnes) et l’Allemagne (62 830 tonnes). Les cargaisons ont été débarquées au port de Casablanca, renforçant le rôle croissant de la Russie dans les approvisionnements en blé tendre au Maroc.
Cette hausse intervient alors que l’Ukraine, qui avait expédié 97 797 tonnes de blé au Maroc en février et mars, n’a pas exporté en avril. Les importations totales du Royaume ont atteint 239 021 tonnes en avril, un chiffre nettement inférieur aux 598 530 tonnes enregistrées en mars.
Selon Omar Yacoubi, président de la Fédération nationale des négociants en céréales et en légumineuses (FNCL), ces variations sont dues aux conditions du marché, aux offres compétitives et aux besoins locaux. Le Maroc a importé 1 844 607 tonnes entre janvier et avril 2024, bien en deçà de l’objectif de 2,5 millions de tonnes fixé par l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL). L’office a récemment mis en place un système d’incitations pour encourager la constitution de stocks stratégiques et la sécurisation de l’approvisionnement en blé tendre.
Les projections montrent que la production nationale de céréales pourrait avoisiner les 25 millions de quintaux, soit une baisse de plus de 50 % par rapport à l’année précédente. Cette chute s’explique par des conditions climatiques défavorables, engendrant une baisse significative de la pluviométrie. Pour compenser ce déficit, le Maroc envisage d’importer jusqu’à 10 millions de tonnes de blé durant la campagne agricole actuelle, tout en améliorant la logistique portuaire.