Le régime algérien a récemment dévoilé un Code pénal remanié, officiellement promulgué par le président Abdelmadjid Tebboune le dimanche 5 mai. Ce texte, aux allures oppressives, accentue sévèrement la répression des libertés d’expression et de réunion, plaçant des peines drastiques sur des comportements qui étaient auparavant tolérés. Cette loi, entrée en vigueur dès le lendemain, cible particulièrement les militants actifs sur les réseaux sociaux et les grévistes dans les transports en commun, imposant des peines de prison qui peuvent aller jusqu’à la réclusion à perpétuité.
Ce nouveau Code pénal est marqué par des articles si vagues qu’ils laissent libre cours à l’interprétation, rendant toute publication ou action sur les réseaux sociaux potentiellement incriminable. Les articles 63 bis et 63 bis 1, par exemple, considèrent qu’une simple divulgation d’informations sur la sécurité nationale, la défense ou l’économie peut être qualifiée de trahison, entraînant de lourdes peines pouvant aller de 20 ans à la perpétuité. Ces termes volontairement flous ouvrent la voie à une répression aveugle, et il semble évident que cette loi cible les activistes, journalistes et opposants politiques.
L’article 75, quant à lui, punit toute personne participant à une « entreprise de démoralisation de l’Armée nationale populaire » avec des peines allant de 5 à 10 ans de prison, renforçant l’impression que cette législation cherche à faire taire toute critique contre le régime en place. Les articles 87 bis et suivants s’étendent de manière kilométrique, définissant toute opposition comme un acte terroriste et inscrivant automatiquement les contrevenants sur une « liste nationale des terroristes. »
Ce climat de répression semble avoir été intentionnellement instauré à quelques mois de l’élection présidentielle anticipée de septembre 2024, afin de dissuader toute voix dissidente. La nouvelle législation punit sévèrement la distribution ou la détention de matériel de propagande, rendant toute campagne critique du régime difficile voire risquée pour les opposants. Ces lois reflètent la crainte du régime face à une éventuelle contestation populaire et garantissent que le président Tebboune, largement soutenu par le régime militaire, puisse briguer un deuxième mandat sans opposition sérieuse.