Mohammed El Ghouloussi, avocat et président de l’Association Marocaine pour la Protection des Deniers Publics, a exprimé de vives critiques concernant l’acquittement récent de plusieurs individus impliqués dans une affaire de détournements majeurs liés au Programme d’Urgence éducatif au Maroc. Ce programme, doté de 44 milliards de dirhams, était censé améliorer le système éducatif national mais n’a, selon lui, pas eu l’impact escompté.
Dans une publication sur Facebook, El Ghouloussi a déclaré que malgré les fonds importants alloués, le Maroc continue de stagner dans les classements internationaux de l’éducation. Il a également pointé du doigt le traitement judiciaire inégal entre les petits fonctionnaires, souvent pénalisés, et les hauts responsables qui semblent échapper à toute répercussion.
Le transfert de la plainte de son association au procureur général puis à la Police judiciaire de Casablanca n’a pas abouti aux résultats espérés. L’avocat déplore une justice qui épargne les « gros poissons » tout en sanctionnant les maillons plus faibles de la chaîne administrative.
Les récentes acquittements prononcés par la Chambre des crimes financiers du tribunal d’appel de Fès concernent des anciens directeurs, des vice-directeurs de l’Académie régionale de l’éducation de Fès-Meknès, ainsi que des entrepreneurs, tous accusés initialement de détournement de fonds publics et de complicité.
Face à ce qu’il considère comme une sérieuse lacune dans la lutte contre la corruption, El Ghouloussi appelle à une réforme judiciaire et administrative approfondie pour assurer une application plus juste et équitable de la loi, et pour que les véritables responsables soient tenus comptables de leurs actes.