Les exportations de tomates marocaines vers l’Europe ont connu une ascension remarquable au cours de la dernière décennie, bouleversant le marché traditionnel et s’imposant face aux producteurs locaux, notamment en Espagne. La montée en puissance du Maroc, devenu le fournisseur principal du Royaume-Uni et un acteur dominant en France, a engendré des tensions notables entre les agriculteurs européens et leurs gouvernements.
La Commission européenne révèle que les importations de tomates de l’UE en provenance de pays tiers ont presque doublé en moins de dix ans, passant de 424 274 tonnes à 821 918 tonnes. Parmi ces importations, les tomates marocaines représentent une part croissante, avec 539 307 tonnes lors de la dernière campagne agricole, soit 65,6% du total. Cette augmentation a permis au Maroc de se positionner comme le troisième exportateur mondial de tomates fraîches, juste derrière le Mexique et les Pays-Bas.
L’impact de cette croissance est palpable dans des régions comme Almería en Espagne, où la concurrence marocaine a contribué à la baisse des prix des tomates, exacerbant les inquiétudes locales. En France, les tensions ont atteint un point critique, avec des agriculteurs locaux attaquant les camions transportant des tomates marocaines, en réponse à ce qu’ils perçoivent comme une menace à la viabilité de leur propre production.
Cette situation complexe met en lumière les défis du commerce international et de la régulation du marché européen, qui doit équilibrer les intérêts économiques des pays membres et ceux des partenaires commerciaux comme le Maroc.