Le ministre de l’Intérieur du Maroc, Abdelouafi Laftit, a récemment annoncé une avancée significative pour le secteur agricole marocain : l’élimination progressive de la nécessité d’intermédiaires dans les marchés de gros des produits agricoles. Cette nouvelle orientation a été chaleureusement accueillie par les acteurs du secteur, qui déploraient depuis longtemps les pertes financières importantes engendrées par les courtiers. Ces intermédiaires sont souvent accusés d’ajouter des coûts exorbitants tout au long de la chaîne de valeur, rendant les produits finaux prohibitivement chers pour les consommateurs, particulièrement en périodes d’abondance.
La mise en place rapide d’un nouveau marché de gros à Rabat, destiné à être étendu à d’autres régions, est perçue comme une solution radicale et structurée aux distorsions de prix causées par les spéculateurs. Ces derniers, en influençant les prix, compromettent la bonne gouvernance et la transparence des marchés.
Lahcen Adardour, président de l’Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes, insiste sur l’urgence de moderniser ces marchés. En les équipant d’infrastructures modernes et en définissant clairement les cahiers des charges, il envisage une transition vers des standards internationaux. Cette modernisation aiderait à réguler les rôles des intermédiaires pour éviter des hausses arbitraires de prix, s’inspirant du modèle américain où les producteurs ont un rôle central dans la fixation des prix.
Riyad Ouhetita, expert agricole, renforce cette perspective en soulignant que prioriser les producteurs dans les nouveaux marchés de gros est essentiel pour la résilience du secteur face aux défis climatiques, assurant ainsi une plus grande stabilité et autosuffisance pour le pays.