La Commune de Tanger a publié, tard dans la nuit de mardi, un communiqué en défense des deux sociétés chargées de la gestion des déchets, immédiatement après que des photos révélant l’accumulation des déchets de l’Aïd al-Adha dans certains quartiers ont envahi les réseaux sociaux.
Dans son communiqué, la commune a affirmé que les sociétés « Arma » et « Mecomar », sous la supervision de la Commune de Tanger, ont réussi à relever les défis posés par cette situation exceptionnelle en mobilisant efficacement leurs ressources humaines et logistiques. Cela a permis de collecter 3421 tonnes de déchets en seulement 10 heures.
Malgré ce communiqué, la commune a été largement critiquée. Certains élus ont souligné que les deux sociétés avaient échoué à gérer efficacement les déchets de l’Aïd al-Adha, en particulier dans les quartiers périphériques de Tanger. Ils considèrent la réaction de la commune comme une défense injustifiée des entreprises, qui reçoivent pourtant un budget de 30 milliards de centimes pour leur service.
Dès les premières heures de lundi, plusieurs quartiers de Tanger étaient submergés par les déchets de l’Aïd al-Adha, causant un chaos considérable aux points de collecte. Les citoyens, exaspérés, ont exprimé leurs plaintes sur Facebook, demandant une solution durable au problème récurrent de la gestion des déchets pendant les fêtes.
Selon certaines sources, la gestion des déchets à Tanger nécessite une rigueur accrue. Le budget annuel alloué à « Mecomar » pour la collecte des déchets ménagers dans les arrondissements de la ville et de Souani est de 136 millions de dirhams, tandis que « Arma » reçoit 162 millions de dirhams pour les arrondissements de Beni Makada et Mghogha. De plus, le centre de traitement des déchets à Ain Mchalaoua coûte 30 millions de dirhams par an, et la gestion de la décharge de Menzla coûte 100 millions de dirhams annuellement.
Le total des dépenses annuelles pour la gestion des déchets à Tanger s’élève donc à 428 millions de dirhams. Cependant, seulement 30 % des résidents de Tanger paient la taxe de propreté à la commune, soulevant la question de la viabilité financière de ces services. Ces sources suggèrent la nécessité de créer une commission spéciale pour surveiller et améliorer la gestion des déchets, afin d’éviter que Tanger ne se transforme en décharge lors de chaque fête importante.