La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca a continué d’examiner les demandes préliminaires de la défense dans l’affaire « Escobar du désert ». La session a été ajournée au 18 juillet afin de convoquer les accusés et l’Association marocaine de protection des deniers publics pour une discussion approfondie du dossier.
L’avocat Bouchaib Elkout, défendant Saïd Naciri, a souligné que son client gérait annuellement 30 milliards de centimes de fonds publics et aurait été accusé de détournement s’il avait eu des intentions criminelles. En tant qu’ancien coordinateur régional du Parti de l’Authenticité et de la Modernité, Naciri bénéficie d’une influence significative sur la scène politique. Maître Elkout a demandé la libération provisoire de Naciri, affirmant qu’il dispose de garanties suffisantes pour se présenter au procès.
La défense de Saïd Naciri a appelé à un procès équitable, insistant sur l’innocence de Naciri et sa non-implication dans les accusations portées contre lui. L’avocat a mentionné la possession de documents obtenus lors de la détention de Naciri qui prouvent son innocence. Elkout a rassuré les partisans de Naciri en promettant de fournir des preuves de son innocence et a exprimé sa confiance dans le système judiciaire.
De son côté, l’avocat Mohamed Elmassoudi, représentant les gendarmes impliqués dans l’affaire, a déclaré que ses clients n’avaient commis aucun acte criminel. Il a critiqué les incohérences dans les témoignages de la plaignante, ancienne épouse de Abdennabi Bioui, président de la région de l’Oriental. Elmassoudi a affirmé que les gendarmes étaient des victimes dans cette affaire et a demandé leur libération provisoire.
La défense de la notaire S.B., atteinte d’un cancer, a également demandé sa libération provisoire en raison de la surpopulation carcérale et de son état de santé. L’avocat Aater Alhouari a insisté sur la nécessité d’humaniser les conditions de détention et a demandé à ce que la situation médicale de sa cliente soit prise en compte.
Enfin, l’avocat Mohamed Krot, représentant Abdennabi Bioui, a critiqué la détention préventive de ses clients, soulignant l’absence de preuves justifiant leur incarcération. En réponse, le procureur général a défendu les arrestations, affirmant qu’elles étaient basées sur des preuves solides, et a demandé le rejet de toutes les demandes de libération provisoire, dans ce dossier qui a suscité un grand intérêt public.