Ce mardi matin, la prison locale de Salé a marqué la clôture de la quatorzième édition du programme Moussalaha, dédié à la réhabilitation et à la réintégration des détenus condamnés pour terrorisme et extrémisme. Cette session a bénéficié à 21 détenus, portant le nombre total de participants à 322 depuis le lancement du programme.
Établi suite à une convention de partenariat signée le 2 novembre 2023 et conformément aux directives royales, le programme Moussalaha vise à prévenir l’extrémisme violent en travaillant sur trois axes principaux : la réconciliation avec soi-même, la réconciliation avec le texte religieux et la réconciliation avec la société.
Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammedia des Oulémas et président du Centre Moussalaha, a expliqué que la réconciliation avec soi-même englobe toutes les dimensions de la personne : existentielle, intellectuelle, émotionnelle, sociale, psychomotrice et mémorielle. Ces dimensions sont traitées de manière intégrée pour garantir un équilibre personnel.
Concernant la réconciliation avec le texte religieux, Abbadi a souligné l’importance de comprendre les 140 000 textes religieux de manière organique et intégrée, visant à promouvoir le bien-être humain. Cette approche a été partagée avec les détenus, qui ont accueilli ces enseignements avec intérêt, facilitant ainsi une meilleure compréhension de la religion et du rôle de l’individu dans la société.
La quatorzième édition s’est déroulée sur quatre mois et demi, incluant 232 heures de formation couvrant les domaines religieux, juridique, des droits de l’homme, socio-économique et psychologique, ainsi que des activités parallèles comme le théâtre, le dessin et le jardinage. Des débats pour déconstruire les discours extrémistes et des témoignages des familles des victimes du terrorisme ont également été organisés.
La cérémonie de clôture a vu la présence de personnalités éminentes, dont Mohamed Saleh Tamek, Ahmed Abbadi et Amina Bouayach. Depuis son lancement en 2017, le programme a permis la libération de 235 détenus, dont 170 par grâce royale, atteignant ainsi un taux de 66,76 % de bénéficiaires de la grâce parmi les participants.