Peu de temps avant le début de l’invasion russe, l’Allemagne aurait fait comprendre à ses alliés qu’elle préférait une “défaite rapide” de l’Ukraine plutôt qu’une guerre prolongée en Europe. C’est ce qu’a affirmé mercredi l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson au cours d’une interview pour CNN. “Je n’étais pas d’accord, mais je peux comprendre pourquoi les dirigeants allemands pensaient de la sorte à l’époque.”
Si aujourd’hui, tous les États membres de l’UE font bloc derrière l’Ukraine, la situation n’était pas exactement la même avant la guerre, a affirmé Boris Johnson dans une interview accordée à CNN. Au cours de cet entretien, l’ex-premier ministre britannique est notamment revenu sur les jours qui ont précédé le début du conflit. “Cela a été un énorme choc. Il était clair que la Russie déployait des troupes à la frontière avec l’Ukraine, mais à ce moment-là, les pays européens avaient des avis différents sur ce que cela signifiait exactement”, a-t-il expliqué.
La position de l’Allemagne
Selon Johnson, peu de temps avant le début de la guerre, l’Allemagne aurait déclaré qu’elle voulait “en finir rapidement” en cas d’invasion russe et le pays espérait que l’Ukraine « plie rapidement”. L’Allemagne aurait invoqué des raisons économiques pour justifier cette prise de position. “Je ne pouvais pas soutenir cela, je pensais que c’était une façon désastreuse de voir les choses. Mais je peux comprendre pourquoi les dirigeants allemands ont pensé et ressenti cela”, a expliqué Johnson.
Avant l’invasion russe, de nombreux gouvernements occidentaux craignaient que l’Ukraine soit vaincue en quelques jours en raison de la supériorité de l’armée russe. Les Français, quant à eux, auraient été dans une phase de déni “jusqu’au dernier moment”. La France “ne voulait pas se rendre compte de la gravité de la situation”, a déclaré Boris Johnson au micro de CNN.
“Impossible de négocier avec Poutine”
Johnson a également critiqué l’Italie et sa position initiale face à l’invasion russe. Le gouvernement italien, alors dirigé par Mario Draghi, “a déclaré qu’il ne pouvait pas soutenir la position que nous adoptions” en raison de son “énorme” dépendance aux hydrocarbures russes. L’ex-premier ministre britannique a ensuite précisé que, par la suite, la position de plusieurs pays européens envers la Russie a totalement changé. Une bonne chose, selon lui. “Il est tout simplement impossible de négocier avec Vladimir Poutine.”
En conclusion, Boris Johnson a affirmé que la réponse globale de l’Union européenne face à la guerre en Ukraine était “brillante”. “Je suis vraiment reconnaissant de la manière dont l’UE a géré sa réponse au conflit. Les pays européens ont fait bloc. Les sanctions que nous avons prises sont très sévères.”